Cédric Klapisch en terre d’histoires

SWEET FM
Crédit : Crédit photo : Nicolas Terrien

8 octobre 2017 à 22h22 par Nicolas Terrien

Les "Rendez-vous de l'Histoire", c'est aussi un important cycle cinéma avec une programmation d'une soixantaine de films, dont des avant-premières et des cartes blanches. Cédric Klapisch a pu bénéficier de l'une d'entre elles. Interview.

Sweet FM : Vous êtes présent à Blois sur un événement d’historiens. L’histoire est une discipline qui vous parle ?

Cédric Klapisch : "Oui, car j’ai vécu dans une famille qui y a toujours été sensible, notamment sur les notions de transmissions, car c’est avec la connaissance du passé que l’on construit l’avenir. C’est donc quelque chose qui me parle. Je pense que la raison pour laquelle on m’a invité à Blois, c’est que je suis un des fondateurs de la Cinétech.com, un site de VOD pour acheter ou louer des films en ligne. Nous en avons actuellement 800, tous d’avant l’an 2000, ce qui nous place déjà dans l’histoire. C’est un peu comme en littérature et le fait de connaître Balzac, Proust ou Zola. C’est la même chose pour le cinéma qui a plus de 100 ans ! Il faut préserver la mémoire des réalisateurs et des films du passé".

L’un d’eux est sorti en 1971 : C’est "Frankenstein Junior" de Mel Brooks. C’est le film que vous avez choisi de présenter ce week-end à Blois. Pourquoi ce choix ?

"J’adore l’humour très particulier de Mel Brooks, dans le pastiche... Michel Hazanavicius est l’un de ses héritiers en France -"OSS 117", "The Artist"... ndlr-. Ce qui est intéressant avec "Frankenstein Junior", c’est que ce film revisite le mythe du savant fou, et on peut faire un lien avec le thème de ces rencontres de Blois. Déjà, c’est un film drôle, pas rebutant. En fait, c’est un pastiche de cinéma d’épouvante. Ce Frankenstein est nettement plus drôle que l’original."

Votre actualité, c’est la sortie de votre film en juin dernier, "Ce qui nous lie", dont l’histoire se déroule dans le vignoble bourguignon. S’agit-il d’un retour à la terre ?

"On peut dire cela, même si je reste parisien ! C’est plus un voyage vers la terre. Cela faisait longtemps que j’avais envie de filmer la nature, moi qui n'aie filmé jusque-là que des villes. Ça a été un vrai plaisir, d’autant que c’est un film sur le temps qui passe sur fond de transmission dans une famille qui fait du vin en Bourgogne. Le film a été tourné durant les quatre saisons, ce qui est très rare au cinéma. On voit les paysages changer... En fait, c’est une réflexion sur le vin. Pourquoi est-ce un produit qui sort de l’ordinaire ?"

S’agit-il d’une rupture avec la trilogie des tribulations de Xavier : "L’Auberge Espagnole", "Casse-tête chinois" et "Les poupées Russes" ?

"Oui, je pense. J’avais besoin de sortir de ça, de changer d’acteurs, de changer de façon d’écrire. Il y a toujours un mélange de mélo et de choses drôles. C’était mon but dans cette comédie : qu’il y ait des choses qui fassent pleurer les gens et des scènes vraiment comiques. Je crois que les deux ingrédients y sont."

Avec toujours au cœur de vos films les rapports humains, au sein d’un couple ou d’une fratrie en ce qui concerne "Ce qui nous lie"...

"Oui. J’ai réalisé douze long-métrages tous assez différents, mais à chaque fois, il en ressort les liens entre les gens. J’aime mettre en scène un collectif de personnes, que ce soit une bande de copains comme dans "Le péril jeune" ou un quartier comme dans "Chacun cherche son chat" et dans mon dernier film, c’est en effet une famille. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment des gens très différents s’associent entre eux, s’aiment..."

Quel sera votre prochain film, Cédric Klapisch ?

"Je suis en train d’écrire. Je n’en suis qu’à la gestation. Je sais qu’il s’agira d’une comédie. Ce sera encore autre chose, car encore plus drôle que "L’auberge espagnole", par exemple..."

Avec le retour de Romain Duris ?

"Ce n’est pas prévu, mais ça peut changer. Tout reste ouvert !"