Ecourues sur la Sarthe : véritable caverne d'Ali... cracra

Scooter remonté du lit de la Sarthe

Modifié : 31 octobre 2025 à 13h00 par Clément Rohée et Emilien Borderie / crédit photo : Sweet FM

Les eaux de la Sarthe devraient avoir retrouvé leur niveau normal avant la fin novembre : pour l'heure, les "écourues" sont l'occasion de retirer du lit de la rivière toutes sortes d'objets qui n'ont rien à y faire, et de mener des travaux sur des ouvrages habituellement immergés.

Comme tous les trois ans, on abaisse mécaniquement le niveau de l'eau sur une partie de l'itinéraire que suit la Sarthe : c'est ce qu'on appelle les "écourues" et elles durent jusqu'au vendredi 21 novembre, entre le barrage d'Enfer, en centre-ville du Mans, et le barrage de Beffes, dans la Mayenne, soit un linéaire de près de 90 kilomètres. Premier objectif : nettoyer le lit de la rivière, soumis à rude épreuve. "On a déjà retiré environ 200 mètres cubes de ferrailles, 50 mètres cubes de plastique, à peu près 250 pneus, mais aussi des tas de canettes en verre ou en alu, des caddies, beaucoup de deux-roues, notamment des vélos et quelques carcasses de scooters..." liste Sylvain Divert, chef du bureau "navigation et régie" au Conseil départemental de la Sarthe.

Ecoutez le reportage de Clément Rohée :
Ecourues

"Des choses qui ne devraient plus exister"

"C'est désolant, on travaille un milieu naturel, une rivière, qu'on essaie de faire le plus agréable possible pour les naviguants, les touristes, tous ceux qui en fréquentent les abords... Et aujourd'hui, avec toutes les infrastructures qui sont mises à disposition des gens, ce sont des choses qui ne devraient plus exister !" commente, amer, le salarié de la collectivité, en faisant notamment allusion "à la cinquantaine de vieux pneus qu'on a retrouvés en un seul et même endroit" et au volume de métaux récupérés "qui a triplé par rapport à la dernière fois". Des incivilités dues à "une petite partie de la population, mais qui ont des conséquences..." abonde François Boussard, élu départemental membre de la commission "Développement durable". Le millésime 2025 a par permis de remonter deux coffres-forts... vides.

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Ecourues

Nettoyage, inspection, réparations...

Outre l'enlèvement de monceaux de déchets par ailleurs néfastes à la faune et à la flore -tout est stocké à Roëzé-sur-Sarthe en attendant le traitement-, les écourues permettent d'intervenir plus facilement sur des ouvrages qui, en temps normal, sont immergés. "Cette année, on a notamment fait des travaux sur un barrage, celui de Parcé-sur-Sarthe, qui avait une petite cavité à l'intérieur, on a mené aussi des travaux de maçonnerie sur des perrés, des murs, sur l'écluse du Mans, on a également remis en état la berge d'un canal" explique Vincent Loison, chef du bureau de conduite d'opérations au sein de la collectivité départementale : "On profite de l'abaissement du niveau pour pouvoir intervenir sur des parties habituellement inaccessibles et qui sont érodées, à force, par l'eau".