Taxe Zucman : "Ne décourageons pas la création de richesse en France !" lance Guillaume Richard

Guillaume Richard

Modifié : 29 octobre 2025 à 17h44 par Jonathan Lateur et Emilien Borderie / crédit photo : Sweet FM

Instaurer un impôt tel que la "taxe Zucman" sur les plus grandes fortunes françaises ? Très mauvaise idée, selon Guillaume Richard : le patron sarthois du groupe Oui Care, leader des services à la personne, y voit un repoussoir à la création de richesse sur le sol national.

"Moi, je suis parti de rien. Je ne suis pas né avec une cuillère en argent, encore moins en or, dans la bouche !" attaque-t-il d'emblée : Guillaume Richard, pas concerné aujourd'hui assure-t-il, pourrait bien un jour tomber sous le coup d'un impôt similaire à cette fameuse "taxe Zucman" dont on parle tant, qui s'appliquerait aux plus riches en fiscalisant à 2% leurs actifs personnels comme professionnels. L'objectif étant, selon l'économiste du même nom, d'aller vers plus d'équité : un contribuable moyen reverse actuellement près de 50% de ses revenus à l'Etat, quand les Français les plus fortunés, eux, n'atteignent généralement pas la barre des 30%.

Un pays "incroyablement solidaire"

Sauf que pour le fondateur du groupe Oui Care, leader français des services à la personne, basé au Mans, "nous vivons dans un pays qui est absolument, incroyablement, solidaire puisqu'avant redistribution, les écarts de revenus entre les 10% les plus riches et les 10% les plus modestes, c'est de 1 à 27. Et après redistribution, ça tombe de 1 à 3..." : c'est dire, selon Guillaume Richard, "à quel point la redistribution est extraordinairement élevée en France !". Et taxer les plus grosses fortunes n'aurait d'autre effet que nuire à l'économie nationale : "J'entends beaucoup de dirigeants qui sont en train de travailler à leur expatriation, et ça me désole...".

Taxer au moment de la transmission ?

Si le grand patron sarthois répète ne pas être éligible, lui, à la "taxe Zucman", le sort fiscal qui pourrait toucher de futurs confrères l'irrite tout de même : "Si on fait partir les gens qui ont réussi, des gens qui payeraient énormément d'impôts, ça n'a pas de sens, ne faisons pas perdre aux Français les plus talentueux leur envie de créer en France !". Mieux vaudrait, pense-t-il, s'attaquer aux héritages : "Je serais beaucoup plus favorable à taxer au moment de la transmission plutôt qu'au moment de la création de la richesse. On paie déjà beaucoup d'impôts : à un moment, quand vous tuez la poule aux oeufs d'or, elle ne produit plus d'oeufs d'or".

Ecoutez le reportage de Jonathan Lateur :
Guillaume Richard, patron du groupe Oui Care

Des heures défiscalisées, mais déclarées

Autre piste envisagée pour renflouer les caisses de l'Etat, l'Assemblée nationale réfléchit actuellement à l'éventualité d'un coup de rabot sur la déduction fiscale allouée aux particuliers qui s'offrent les services, chez eux, d'une femme de ménage ou encore d'une nourrice... Débat forcément suivi de très près par Guillaume Richard, pour qui le calcul est tout fait : "On s'aperçoit que les services à la personne, en France, grâce au système du crédit d'impôt, rapportent plus que ce qu'ils ne coûtent à l'Etat : c'est un dispositif social pour favoriser l'emploi déclaré de personnes qui, sinon, ne seraient pas déclarées !".

Ecoutez le reportage de Jonathan Lateur :