Abattage des arbres : Véronique Rivron et Olivier Sasso appellent à un moratoire pour l'avenue Bollée au Mans

Au Mans, l'avenue Bollée

11 février 2024 à 23h08 par Emilien Borderie

Deux élus de la majorité au Conseil départemental de la Sarthe appellent à un moratoire concernant le projet d'aménagement de la stratégique avenue Bollée au Mans : si l'abattage annoncé des beaux arbres qui bordent cet axe leur semble contraire aux intérêts climatiques, Véronique Rivron et Olivier Sasso se font aussi le relai des inquiétudes des riverains liées à la suppression programmée de nombreuses places de stationnement.

Véronique Rivron et Olivier Sasso s'invitent dans la polémique née du projet d'abattage des deux-cents grands érables qui longent l'avenue Bollée : "Nous comprenons le sentiment de déception, voire de trahison, des Manceaux au regard des plans et vues d'illustration qui sont trompeuses car certaines ont été réalisées avec les arbres actuels" écrivent-ils. Le communiqué de presse du binôme de conseillers départementaux élus sur le canton Le Mans-3, daté de ce dimanche 11 février, se réfère aux simulations paysagères diffusées par la municipalité, visant à montrer ce à quoi ressemblera cet axe majeur de la capitale sarthoise une fois réaménagé pour accueillir des lignes de bus en site propre, deux voies de circulation automobile, des pistes cyclables sécurisées et de nouveaux trottoirs.

Répertorier les arbres remarquables

"La municipalité explique qu'il y a une obligation d'abattage, cependant tout est une question de volonté : à l'image d'Aix-en-Provence ou Strasbourg, la ville peut imposer aux architectes la contrainte de faire avec les arbres actuels" affirment les représentants du département, qui suggèrent à la fois la réalisation d'un inventaire "des arbres remarquables sur l'ensemble des quartiers concernés" afin de les préserver, "proposition d'autant plus judicieuse à l'heure du réchauffement climatique car ce sont bien ces arbres qui vont apporter de la fraîcheur et non les nouveaux arbustes" ajoutent-ils, et le lancement d'un "diagnostic indépendant sur les arbres" qui viserait à statuer objectivement sur la nécessité ou non de supprimer des érables dont il se dit que certains seraient malades et donc dangereux.

L'arbre qui cache... le stationnement

L'aspect environnemental n'est toutefois pas l'unique motivation du communiqué de Véronique Rivron et d'Olivier Sasso car, une fois l'avenue Bollée occupée par les futures voies de circulation et les -nombreux- nouveaux arbres visant à revégétaliser les lieux, près de 50% des places de stationnement auront été supprimées : "La végétalisation de notre ville ne doit pas se faire au détriment des Manceaux et plus particulièrement des commerçants et des artisans qui s'inquiètent pour leur taux de fréquentation" assurent-ils, mettant en avant le fait que "dans un département principalement rural comme la Sarthe, la voiture est une nécessité pour nombre d'habitants". Les deux élus, qui ne nient pas l'intérêt de transports en commun plus performants, appellent néanmoins un moratoire afin de prendre le temps d'échanger et d'apaiser les riverains et les commerçants".