Immigration : au Mans, faux documents pour vrais titres de séjour

Police nationale

28 novembre 2023 à 17h49 par Emilien Borderie

Un réseau visant à faire entrer en France des ressortissants béninois via des documents de scolarité établis frauduleusement a été mis au jour en Sarthe. Trois quadragénaires, responsables d'un établissement d'enseignement supérieur établi au Mans, sont mis en examen.

Plus de six mois d'investigations auront été nécessaires, sous la conduite de la police aux frontières de Nantes : un "important réseau d'escroquerie aggravée" visant à faire arriver en France, via de faux documents de scolarité, des ressortissants établis au Bénin, a été mis au jour. Seraient en cause, "des gérants et responsables d'une école d'enseignement supérieur ayant facade au Mans" fait savoir Delphine Dewailly, procureure de la République, dans un communiqué adressé aux rédactions ce mardi 28 novembre.

Documents frauduleux, vrais titres de séjours

L'établissement scolaire suspecté aurait vendu -parfois à prix très élevé, "jusqu'à plusieurs milliers d'euros" précise le parquet- un certain nombre de certificats administratifs établis sur du papier à en-tête mais "sans aucun fondement réel" : les acheteurs, se présentant comme étudiants, s'en prévalaient ensuite auprès des autorités pour obtenir des titres, tout à fait conformes eux, afin de séjourner -ou, dans certains cas, se maintenir- légalement sur le sol français.

L'établissement avait eu droit à de l'argent public

"Les documents recueillis lors des perquisitions conduites aux domiciles des organisateurs du réseau ont confirmé l'importance et l'ampleur des faits reprochés puisque plusieurs dizaines  d'étudiants ont ainsi été décomptés" révèle Delphine Dewailly, avant d'ajouter que "cette structure créée en 2018 aurait par ailleurs perçu des financements publics au titre de l'aide à la formation en alternance, là encore de manière fantaisiste et sans rapport avec son activité effective".

Trois individus interpellés et mis en examen

Pas moins d'une vingtaine de policiers a été mobilisée pour les interpellations, menées le lundi 20 novembre : trois individus, âgés d'une quarantaine d'années, ont été arrêtés. A l'issue de 96 heures de garde à vue, les suspects, un Français et deux Béninois demeurant au Mans et à Paris, sans antécédents judiciaires, ont été déférés devant le juge d’instruction, immédiatement mis en examen et placés sous "contrôle judiciaire strict". Le montant des sommes perçues ou détournées reste à définir.