Armés, ils venaient de Sarthe pour voler la bague de "Bouba"

"Une histoire de fou, un film !". Yann Toyer n’est pas près d'oublier l'aventure qu'il a vécue ce vendredi 10 février, chez lui, dans l’Indre. Un commando armé de six personnes a fait irruption chez celui qui se fait appeler "le lingoteur" sur Tiktok. Il pense que les malfrats venaient chercher l'une de ses dernières créations, la bague de "Bouba", un faux lingot d'or de cinq kilos greffé à un anneau qui se glisse au doigt. "Tout le monde sait que c’est pour rigoler ! J’ai de vrais petits lingots d’un gramme pour faire le guignol, mais il y a pas plus chez moi que chez un boulanger ou un charcutier" raconte-t-il sur le réseau social.

Les enquêteurs sur le pont dès la veille

S’il semble prendre la chose avec légèreté voire humour, la justice, elle, ne rigole pas du tout. Les enquêteurs étaient sur le qui-vive depuis la veille, jeudi 9 février. "Un renseignement obtenu par les gendarmes de la section de recherches d'Angers évoquant l'imminence d'un projet d'extorsion conduit alors le parquet du Mans à ouvrir une enquête judiciaire" fait savoir dans un communiqué la procureure de la République Delphine Dewailly. Un système de surveillance se met aussitôt en place autour de ce groupe de six suspects, qui se réunit en Sarthe, prépare son projet toute la nuit, avant de prendre la route pour 200 kilomètres et rejoindre l'Indre au matin.

Coup de feu tiré

C’est là, juste avant son passage à l’acte, que le commando est accueilli par les gendarmes de la section de recherches d'Angers et du groupement de gendarmerie départementale de la Sarthe, appuyés par le GIGN, ainsi que par les unités du groupement de l'Indre et de la SR de Bourges. "Porteurs de vêtements sombres et de cagoules pour les plus exposés, et de cordes, l’un des membres a fait usage de l'arme de poing qu'il portait au moment de l'interpellation, sans toutefois entraîner de blessures ou dommages" détaille Delphine Dewailly. La compagne et l'enfant du "lingoteur", présents au moment des fait, ont heureusement pu être tenus à l’écart.

Des mineurs dans le groupe

Le profil des suspects est alors dressé : "Le groupe était composé de six jeunes hommes dont deux mineurs, âgés de 16 à 34 ans, originaires de l'Ille-et-Vilaine, de la Sarthe et de la région parisienne. La moitié d’entre-eux sont déjà connus pour des faits d’extorsion, de vols avec violence et en réunion, et même d'enlèvement et séquestration". Mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et avec arme, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, et violences volontaires avec arme sur un militaire de la gendarmerie nationale, ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.