Caen : une après-midi pour échanger autour du sommeil
Publié : 16 mars 2023 à 11h01 par Joris Marin / crédit photo : Pixabay
En France, la 23e édition de la "Journée du sommeil" se déroule ce vendredi 17 mars. Avec un accent mis sur la santé mentale, l’éco-anxiété et les croyances autour du sommeil. Pour l’occasion, des conférences sont organisées à Caen.
Si le travail occupe une bonne partie de notre journée, que dire du repos? En moyenne, les Français dorment 6h41 par nuit, bien en-dessous des 7 à 8 heures recommandées pour un adulte. Ce vendredi 17 mars, a lieu la 23 édition de la "Journée internationale du sommeil" en France et ailleurs dans le monde. Journée de sensibilisation au cours de laquelle l’accent est mis cette année sur la santé mentale, l’éco-anxiété et les croyances autour du sommeil. La dégradation de la santé mentale des Français observée depuis le début de la crise sanitaire montre une importante corrélation entre les troubles observés quand on dort et les symptômes d’anxiété et de dépression, confirmant le rôle du sommeil comme facteur déterminant de la santé mentale.
Des conférences pendant trois heures
Ce vendredi 17 mars de 14 à 17h, à Caen, à l’auditorium du PFRS -Pôle des formations et de recherche en santé-, une conférence va être donnée pour savoir comment gérer son sommeil au quotidien. Egalement au programme, une intervention de Rim Ridane -championne de boxe, préparatrice mentale et hypnothérapeute- sur le "stress, l’anxiété, le sommeil et les performances sportives chez des athlètes de haut niveau" ou encore la présentation des résultats de l’enquête de l’INSV -Institut national du sommeil et de la vigilance- sur les fausses croyances liées au sommeil avec notamment le docteur Anne-Sophie Diependaele du CHU Caen Normandie -c’est ouvert à tous et sans réservation- : cette neuropédiatre travaille à l’unité sommeil du CHU de Caen -la seule de l’ex Basse-Normandie-. Elle s’intéresse de près aux syndromes d’apnée du sommeil, narcolepsies, hypersomnies et insomnies.
Les moins de 25 ans touchés par l'éco-anxiété
Anne-Sophie Diependaele est spécialisée dans la prise en charge des enfants. Ce qui la frappe, c’est l’éco-anxiété -sentiment d’inquiétude chronique ressenti face aux crises environnementales-, qui colle à la peau de ses patients. "Les problématiques autour de l’écologie reviennent souvent. Ce sont des thèmes régulièrement abordés par les adolescents. C’est prépondérant chez les moins de 25 ans". Un contexte et un... climat général qui viennent perturber le sommeil des jeunes. Pas seulement l’écologie. Les attentats, la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, etc. L’actualité est propice à l’apparition des cauchemars. Faut-il éteindre la télévision ? "Absolument pas, l’éducation au sommeil passe par la discussion, l’échange, c’est ce qui sera traité au cours des conférences". De manière globale, cette journée du 17 mars a pour objectif de montrer comment aider et comment favoriser l’endormissement.
Le rôle des écrans
Téléphone portable, ordinateur, tablette, télévision... Les écrans sont partout. "Il ne faut pas croire que c’est forcément une mauvaise chose !" coupe court Anne-Sophie Diependaele. "Mais il faut tenir compte de la lumière générée par les écrans, lumière identique à celle du soleil, ce qui vient alors perturber le cerveau. Lui pense que c’est le soleil et il va ainsi décaler la sécrétion de mélatonine, l’hormone favorisant le sommeil, et donc l’endormissement. Quand il y a des troubles, on demande à ce que les écrans soient éteints au moins deux heures avant le coucher. Quand il n’y en a pas, tant mieux. Dans ce cas, les personnes ont de la chance !". La neuropédiatre ajoute qu'il existe "des courts dormeurs, des longs dormeurs, certains sont du matin, d’autres du soir et chacun a son patrimoine génétique, on naît comme ça et on ne peut pas le changer, il faut bien se connaître".
Une exposition dans le hall du CHU
Avant d’attendre ce vendredi 17 mars pour tendre l’oreille et écouter attentivement les conférences, il est possible de se plonger non pas dans les bras de Morphée mais via l’exposition en place toute la semaine du 13 mars dans le hall du CHU de Caen. Exposition réalisée par des enfants de la pédiatrie et la pédopsychiatrie autour des rêves et des cauchemars en collaboration avec l’artiste caennaise Amanda. Le but : que les jeunes puissent exprimer leurs émotions, puissent exposer ce qu’ils ressentent autour de ce thème à l’aide de collages et de peintures. Un dernier conseil : pour pouvoir être dans de bonnes conditions pour dormir à l’issue d’une séance de sport ou de n’importe quelle activité physique, il faut patienter environ deux heures, temps nécessaire pour que la température corporelle revienne à la normale.