Ce boulanger manceau ne subit pas la hausse des coûts de l’énergie

Ça vaut parfois la peine de se lever un peu plus tôt. Impossible de programmer son four à bois traditionnel, alors pour cuire sa première fournée de baguettes, Yoann Legui est contraint de sortir du lit un peu avant la majorité de ses collègues artisans sarthois : "Après avoir chargé le foyer en bûches, il faut compter une heure avant que le four ne soit chaud, donc au final mon réveil sonne vers 1h30" explique celui qui a repris la boulangerie de la rue Montoise au Mans, il y a maintenant sept ans.

Une technique rapidement maîtrisée

Yoann Legui est l’un des rares boulangers à encore utiliser un four à bois pour cuire son pain. Un outil qu’il a racheté en même temps que le fonds de commerce : "J’avais un peu peur au départ mais une fois qu’on le maîtrise c’est très agréable, surtout en hiver vu la chaleur qu’il dégage..." confie l’intéressé. Il y a toutefois aussi quelques inconvénients : "C’est éprouvant physiquement et ça demande une surveillance accrue par rapport à un four classique automatisé".

Des économies non négligeables

Au-delà du plaisir que procure la cuisson au bois, ce four traditionnel donne à Yoann Legui un avantage économique sur les autres boulangers dans le contexte actuel de hausse des prix de l’énergie : "Mon bois me coûte en moyenne 800 euros par mois. C’est environ 40% de dépenses en moins par rapport à une boulangerie classique. Puis, il y a un autre avantage, comme j’habite au-dessus du commerce, je n’ai pas besoin de chauffer chez moi..." conclut tout sourire l’artisan.