Le département du Cher annonce la fermeture du collège du Châtelet

Il est bien rare que l’annonce de la fermeture pure et simple d’un établissement d’enseignement public ne suscite pas le débat, même lorsque le consensus est là, comme en Loir-et-Cher pour le collège Rabelais dans les quartiers nord de Blois, voué à fermer ses portes pour intégrer un campus scolaire sur le site de Camille-Claudel. "Ce n’est pas une décision facile", justifie Jacques Fleury. En avançant une concertation menée avec l’Etat et l’Education nationale, le président du Conseil départemental du Cher scelle le sort du collège du Châtelet où il n’y aura pas de rentrée en septembre 2026. "Mais que l’on soit bien clair", avertit la vice-présidente en charge des collèges Anne Cassier, "il s’agit de la fermeture d’un site du collège Axel-Kahn qui en compte deux". En effet, les établissements du Châtelet et de Châteaumeillant distants d’une dizaine de kilomètres ont fusionné en 2018. Mais visiblement, cela n’a pas suffit à endiguer la fuite des élèves avec 83 jeunes d’un côté et 126 de l’autre.

Une décision surprise ?

Plutôt que le statu quo, a collectivité choisit de fermer Le Châtelet "pour le bien-être des enfants qui reste notre priorité", assure Jacques Fleury, soutenu par Anne Cassier : "Il n’est plus possible de tirer les enfants vers le haut dans un établissement où il n’y a qu’une seule classe par niveau". Pour l’élue, l’égalité des chances n’est même plus en mesure d’être tenue dans ces conditions. "Et si un élève de sixième est harcelé, on ne peut même pas le changer de classe !". Reste que beaucoup de personnes ont découvert cette décision par surprise ce lundi 29 septembre, à commencer par le député de la circonscription de Saint-Amand-Montrond : "Je déplore que cette décision ait été prise sans concertation" réagit Loïc Kervran (Horizons & Indépendants) sur les réseaux sociaux. "Sur le fond, nos campagnes méritent mieux que des fermetures. Je regrette profondément que le Conseil départemental contribue ainsi à la désertification de notre ruralité".

Un projet alternatif au collège

En effet, peu de personnes semblaient dans la confidence. "Une lettre en direction des parents part ce lundi", indique le président Jacques Fleury, alors qu’au moment où il expliquait le choix de sa collectivité devant la presse à Bourges, une rencontre était organisée sur place avec les personnels des sites du Châtelet et de Châteaumeillant. "Nous prendrons le temps d’expliquer", car évidemment, ce redéploiement entraînera des répercussions sur les collèges alentours, notamment sur ceux de Lignières et de Saint-Amand-Montrond. Reste aussi l’épineuse question de l’avenir des bâtiments libérés : "Il n’y aura pas de friche" assure le chef de l’exécutif départemental, puisqu’il aurait dans sa manche un projet alternatif et structurant "qui amènera beaucoup de richesse sur ce territoire". On n’en saura pas plus à cette heure, puisque le projet ne serait pas encore contractualisé. Mais Jacques Fleury nous a déjà donné rendez-vous dans quinze jours pour une nouvelle annonce !