Le Mans : pourquoi les vélos de la Setram ont autant de succès ?

Tout roule pour la Setram. Le service vélo de la régie des transports de l’agglomération mancelle vient d’atteindre, ce mercredi 29 mai, le seuil symbolique des 5 000 deux-roues mis en location. "En 2010, nous avions démarré avec 175 modèles majoritairement classiques. Aujourd’hui, notre flotte est composée à 98% de vélos électriques. Nous rachetons environ 1 500 bicyclettes par an pour répondre à la forte demande" se félicite Jean-Paul Pringuet, directeur de la Setram. Au fil des années, il a aussi fallu gonfler la taille de l’effectif dédié à la maintenance et pousser les murs de l’espace vélo de l'avenue du Général-de-Gaulle : "Nous avons aujourd’hui douze personnes dans le service et nous allons continuer de nous agrandir puisque nous venons de louer les anciens locaux de la société e-cycle situés juste en face de l’espace vélo. Pour l’instant, nous y faisons du stockage" complète l’intéressé.

Des vélos qui n’intéressent pas les voleurs

Si la location de vélo à la demande a autant de succès au Mans, c’est d’abord parce que l’offre tarifaire est particulièrement attractive comme en témoigne Marie-Noëlle, heureuse détentrice du 5 000e deux-roues : "C’est 215 euros par an et mon entreprise en prend la moitié à sa charge". Ce montant peut même être ramené à 176 euros pour les usagers déjà abonnés Setram. L’offre comprend en plus la maintenance de la bicyclette : "Nous nous occupons des réglages dans les premiers mois d’utilisation, des petites réparations du quotidien, d’une remise à niveau au bout d’un an mais aussi du renouvellement de la batterie" détaille Jean-Paul Pringuet. Autre argument de poids, les vélos estampillés Setram ne sont pas ciblés par les voleurs : "En quatorze ans, nous n’avons aucun vol à déplorer !" rappelle Joël Le Bolu, vice-président de la métropole délégué aux transports.

La question des infrastructures

S’il reconnaît ne pas avoir encore lui-même cédé au charme du deux-roues électrique, Stéphane Le Foll souligne les efforts consentis par la métropole pour encourager les habitants à troquer leur voiture contre un vélo pour les petits trajets du quotidien : "Il y a de plus en plus de personnes prêtes à faire 10 kilomètres voire même plus pour aller au travail à vélo, y compris dans les communes qui sont plus éloignées du Mans. Avec nos 5 000 vélos loués, nous nous situons à la deuxième place des villes de notre taille, derrière Grenoble, et je pense que nous pouvons même prendre prochainement la tête du classement. Le projet Chronovélo, avec la création dans les années à venir de 275 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires à l’échelle de la métropole, illustre d’ailleurs notre volonté" assure le maire-président.

De nouvelles solutions de stationnement

Pour garantir un délai d’attente raisonnable entre la réservation et le retrait du vélo à assistance électrique -il est aujourd’hui de quinze jours-, la Setram multiplie les commandes auprès de son fournisseur, la société Arcade installée à La Roche-sur-Yon. De nouveaux équipements de confort pourraient aussi être proposés aux usagers comme des protections contre la pluie. Enfin, cinq nouvelles consignes sécurisées ouvriront dans les prochains mois sur le modèle des dix déjà accessibles moyennant 3 euros par mois. Elles seront situées aux deux sorties de la gare, au niveau du parc Théodore-Monod, à l’Espal et sur la place des Jacobins. A l’automne, la Setram expérimentera également sa première "consigne riveraine". Un conteneur sécurisé pouvant accueillir jusqu’à six vélos et qui sera stationné dans la rue sur un emplacement habituellement réservé aux voitures.