Circulaire Blanquer sur les élèves transgenres : une première reconnaissance pour Homogène

SWEET FM
Rémi Rouziès au côté de Benjamin, dans les locaux d'Homogène
Crédit : Noëlline Garon

20 octobre 2021 à 12h23 par Noëlline Garon

Fin septembre 2021, le ministère de l'Education nationale a publié une circulaire pour mieux prendre en compte les élèves transgenres. L'association Homogène, au Mans, salue cette reconnaissance tout en soulignant qu'il reste des zones de flou.

Mieux accueillir les élèves transgenres : voilà l’objectif d’une circulaire transmise par le ministère de l’Education nationale fin septembre. Elle donne un cadre pour les enseignants et pour les jeunes dans leur scolarité. Avec par exemple la question du changement de prénom en classe : "C’est une première reconnaissance mais jusqu’ici, rien n’empêchait les établissements de changer les listes d’appel, c’est ce qui se faisait déjà. Sinon, des associations ou le défenseur des droits pouvaient intervenir pour aider les membres de l’Education nationale. Plusieurs établissements en Sarthe ont accueilli des élèves trans une fois qu’ils ont été sensibilisés à la question" explique Rémi Rouziès, bénévole pour l’association Homogène au Mans et référent transgenre et parcours transidentitaire. Ce document évoque aussi la question des lieux d’intimité pour les élèves transgenres comme les toilettes ou les vestiaires. 

Rémi Rouziès

La question de l’accord parental

Cette circulaire précise aussi que le changement de prénom de l’élève en milieu scolaire est possible, à condition que "l’autorité parentale" y consente. Sur cet aspect, Rémi Rouziès est partagé : "Si un jeune vient vous confier sa transidentité, c’est pour vous demander d’utiliser son prénom d’usage. A ce moment-là, la circulaire indique que l’établissement doit prévenir les parents. Même s’ils sont transphobes ou qu’ils peuvent mettre la vie de l’enfant en danger. J’ai peur que cette circulaire oblige les établissements à prévenir les familles sans prendre en compte le contexte" poursuit Rémi Rouziès. Benjamin a pu modifier son prénom au lycée au Mans, il regrette aussi que l’accord parental soit exigé : "Le lycée, c’est quelque chose pour l’élève, les parents n’ont pas à s’immiscer dans la scolarité de l’enfant. Quand j’ai voulu changer de prénom, ma mère a été prévenue, ça s’est bien passé. Mais certains n’ont pas cette chance". A titre de comparaison, en Ecosse, les élèves transgenres n’ont pas besoin de l’accord de leurs parents pour changer de nom dans le milieu scolaire.

Rémi Rouziès

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