Enrayer le fléau des violences faites aux femmes
3 septembre 2019 à 13h43 par Nicolas Terrien
Le Loir-et-Cher a relayé ce mardi 3 septembre le Grenelle des violences conjugales, une grande concertation nationale destinée à enrayer ce cancer sociétal que sont les violences intrafamiliales.
C’est symptomatique d’une évolution : dans les rôles d’audience en comparution immédiate au tribunal de Blois, les affaires de violences intrafamiliales ont supplanté les infractions au code de la route. "Une augmentation significative du nombre de procédures qui montre que les situations de violences sont dorénavant portées à la connaissance des services de police et de gendarmerie" estime Frédéric Chevallier, le procureur de la République. En guise d’exemple, rien que sur la journée de lundi, deux personnes ont été jugées à Blois, et une autre l’a été la semaine passée.
Pas de "féminicide" en Loir-et-Cher
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dans le département, 338 signalements ont été enregistrés par les forces de l’ordre en 2018. "Pour le premier semestre 2019, nous en recensons déjà 105 en zone gendarmerie et 131 en zone police" complète le préfet de Loir-et-Cher, Yves Rousset. Si l'on déplore 101 femmes tuées par leur conjoint en France depuis le début de l’année, aucun fait n’est heureusement signalé dans le département. Mais il y en a eu un l’an dernier.
32 structures mobilisées
Le préfet et le procureur ont relayé l’organisation locale de ce "Grenelle des violences conjugales" en réunissant ce mardi matin les représentants de tous les acteurs susceptibles d’intervenir dans la chaîne de prise en charge. Pour Frédéric Chevallier, "beaucoup de choses fonctionnent déjà, mais il s’agit de faire un état des lieux pour lutter le plus efficacement possible contre ces violences intrafamiliales". Rappelons aussi le numéro d’appel gratuit pour les victimes : le 3919 -d’où est tirée symboliquement la date de cette réunion, 3/9/19-.
Quelques pistes d’améliorations...
De cette matinée d’échange ressortent quelques propositions d’actions à renforcer, notamment sur la prévention et le signalement des faits de violences présumés. Outre le sujet des moyens humains et financiers, il est aussi question de mieux former les personnes qui accueillent et accompagnent les victimes et les agresseurs présumés ou déclarés coupables. Enfin, il conviendrait d’optimiser le travail en réseau de toutes ces structures locales, qu’elles soient d’Etat, associatives, de santé ou de sécurité.