Le Loir-et-Cher suspendu aux annonces présidentielles

Il y a d’abord les chiffres. Ceux du virus, qui galope en Centre-Val-de-Loire à en juger par les derniers indicateurs de l’Agence régionale de santé. Aux dernières nouvelles, le taux d’incidence moyen s'établissait 166,5 pour 100 000 habitants, et à 212 en Loir-et-Cher. Les hospitalisations aussi se multiplient, avec 78 personnes actuellement en réanimation, dont deux à Blois. 308 patients sont admis en hospitalisation dite "conventionnelle" dans la région dont 27 sur le territoire loir-et-chérien. Autant de signes avant-coureurs d’un durcissement des règles, comme le confirmait Yves Rousset ce mercredi matin : "Au regard de cette situation, et sans préempter ce que dira le président ce soir, nous serions de toute façon passés en couvre-feu" précisait alors le préfet de Loir-et-Cher, vraisemblablement dans la nuit de vendredi à samedi.

Inquiétudes pour les plus vulnérables

Mais ça, c’était avant. Avant que le président de la République n’annonce son intention d’intervenir devant les Français pour leur décrire les mesures qu’il entend imposer au pays pour stopper le virus. Sur le terrain, c’est l’appréhension. Dans les locaux blésois du Secours Populaire ce mercredi matin, l’ambiance n'était pas gaie. "C’est vrai que nous sommes inquiets pour nos bénéficiaires, dont certains ont très mal vécu le premier confinement" explique Danièle Royer, la directrice générale de l’association caritative. Sur la journée de la veille, ce sont encore 150 personnes qui sont venues retirer des denrées alimentaires, soit l’équivalent de 800 repas. Jusqu’à quatre jours de réserve. "On voit des gens plus énervés et soucieux pour leur vie, voire leur survie".

Dans l’attente, sans trop d’illusion...

A Blois comme ailleurs, les esprits se préparent psychologiquement à vivre de nouveaux moments d’isolement, même si, selon les informations qui s’échangent, ce reconfinement serait différent du premier. Cela, on ne le saura qu’à partir de 20h ce mercredi. Quelle sera son ampleur ? Quand entrera-t-il en vigueur ? Les questions fusent, dans l'impatience des précisions que Jean Castex doit apporter dès le lendemain, avant de passer devant l’Assemblée. Beaucoup de Français sont en vacances... De combien de temps disposeront-ils pour regagner leurs pénates ? En en Loir-et-Cher, y aura-t-il des mesures spéciales ? "Je devais déjà rencontrer les élus vendredi, nous en discuterons ensemble", précise Yves Rousset.