Le Mans : Rabgay, rescapé de l'accident de kayak, témoigne

On en sait désormais davantage sur le tragique accident de kayak survenu le dimanche 6 juin à hauteur du barrage d’Enfer au Mans. La victime âgée de 28 ans était d’origine tibétaine. Réfugiée politique, Lackshey avait posé ses valises en Sarthe deux semaines auparavant. Elle venait de décrocher un contrat dans un point de restauration d’une grande surface de l’agglomération. Avec Rabgay, son collègue qui lui aussi a fui le Tibet, ils comptaient profiter de leur repos dominical pour découvrir la ville.

Difficile de se faire comprendre à la capitainerie

Ainsi, les deux amis ont décidé de louer un kayak à la capitainerie du port du Mans afin de voguer un moment sur les eaux de la Sarthe. Dès les premiers instants, la communication avec l’homme qui les a accueillis a été délicate compte-tenu de leur faible niveau de français : "Il a fallu montrer une photo pour que notre interlocuteur comprenne que l’on voulait louer des kayaks. Il ne parlait pas anglais" explique Rabgay, qui a accepté de se confier quelques heures après sa sortie de l’hôpital.

"Personne ne nous a prévenus du danger"

Rabgay assure que personne ne les a mis en garde, lui et son amie, sur le danger potentiel que pouvait représenter une sortie sur la rivière : "On nous a donné des gilets de sauvetage que l’on a attachés par nous-mêmes, puis l’homme nous a expliqué comment tourner à droite et à gauche. Nous avons aussi signé un papier en français sans vraiment comprendre ce qu’il y était écrit, mais il n’a jamais été question de la présence d’un barrage dangereux à proximité, sinon nous n’y serions pas allés !" poursuit le trentenaire.

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Ils ont échangé leurs places pour faire un selfie

Concernant le déroulé des faits, le jeune homme se souvient précisément de la situation qui a provoqué l’accident : "Lackshey voulait échanger nos places et s’assoir à l’arrière pour faire une photo, puis nous nous sommes rendus compte que nous étions tout proche du barrage. Nous avons tenté de faire demi-tour mais sans y parvenir car l’eau s’est infiltrée à l’intérieur et nous sommes tombés. Elle m’avait dit qu’elle savait nager mais le courant était tellement puissant que nous n’avons rien pu faire, même pas s’aider l’un et l’autre" regrette Rabgay, dont le gilet de sauvetage, précise-t-il, "s'est ouvert de lui-même une fois dans l'eau".

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"Je suis passé tout près de la mort"

Rabgay se souvient parfaitement de la façon dont les pompiers lui ont porté assistance : "Quelqu’un m’a lancé une corde à laquelle j’ai tenté de m’accrocher. Je l’ai attrapée, j’ai essayé de grimper mais j’étais à bout de force donc ma main a glissé et je suis retombé dans l’eau. A partir de ce moment, je n’ai plus de souvenirs" détaille-t-il. Ce n’est qu’une fois réveillé, après plusieurs jours en réanimation, que les médecins lui expliqueront que son cœur s’est arrêté de battre pendant cinq minutes. "Je suis passé tout près de la mort" conclut Rabgay qui doit maintenant se reconstruire.

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