Rouen : un navire collecteur de déchets attendu à l’Armada 2027

Spécialisée dans les nettoyages environnementaux à l’échelle mondiale, l’ONG "Gaia First" se lance comme défi de concevoir un navire un peu particulier. Encore au stade de projet, il permettra de nettoyer les océans où se sont accumulés ces dernière décennies des quantités gigantesques de plastique, l’équivalent parfois de trois fois la taille de la France. Mais à la différence des embarcations déjà existantes, ce bateau sera autonome et fonctionnera grâce à l’énergie créée à partir de la transformation des déchets. "Le système est assez basique. On va dans les hautes-mers, sur les continents de plastique pour récupérer les déchets et les convertir en hydrogène vert directement sur le bateau. Et on utilise cette énergie produite pour l'alimenter. Ça nous permet d’être fonctionnels, de rester en mer 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et de continuer à nettoyer. On arrive à récupérer et convertir 50 tonnes par jour : en comparant aux 8 tonnes sur deux mois pour les embarcations actuelles, c’est une sacrée différence" indique Gianni Valenti, président et fondateur de "Gaia First".

Eviter la prolifération des micro-plastiques

L’organisation reste toutefois à la recherche de la somme de 750 000 euros pour lancer la construction des deux modèles, qui pourrait aboutir d’ici deux ans. L’objectif pour l’organisation sera ensuite de "libérer l’océan de 90% de son linceul de plastique en cinq ans" et ainsi lutter contre une dégradation encore plus avancée de l’environnement marin. "La sauvegarde passe par la protection de la biodiversité, mais pas seulement. C’est aussi éviter une dégradation supplémentaire dans les dix prochaines années liée à la production de micro-plastiques. On parle de 640 000 tonnes qui seront transformées en micro-plastiques si on ne fait rien, ce qui va avoir un effet dévastateur sur le reste de la planète" ajoute Gianni Valentini. Projet qui a fait mouche auprès des organisateurs de l’Armada, dont l’édition 2023 s’est voulue plus vertueuse d’un point de vue environnemental et engagée dans la protection des océans. "On a parlé avec le vice-président de l’Armada et on s’est donné rendez-vous dans quatre ans avec les bateaux, ici, à Rouen, pour montrer qu’il y a une démarche très importante et intéressante pour la sauvegarde de l’environnement" annonce le concepteur.