Une alimentation fraîche et locale pour les animaux de Beauval

L’engin s’appelle "Jarraff", et sa vocation pourrait bien être de nourrir les girafes ! Cette élagueuse mécanique tout terrain dispose d’un bras télescopique qui peut atteindre les vingt-cinq mètres (rappelant encore la girafe !) et elle est fréquemment utilisée pour l'entretien de la végétation aux abords des lignes électriques. "Son usage nous évite d’avoir à couper le courant sur la ligne" explique Benoît Bouzigon, qui travaille pour Enedis en Centre-Val-de-Loire. Une bonne chose pour les mille foyers des environs de Châtillon-sur-Cher desservis par cette ligne à haute-tension de 20 000 volts. Ces mêmes foyers qui, grâce à ces travaux d’élagages, voient aussi réduits les risques de coupures de courant en cas d’intempérie de forte intensité. Mais que faire des chutes de branches et de feuillages ? A ce stade, il existe deux solutions : sur un terrain privé, au propriétaire de se débrouiller, et sur le domaine public, c’est le prestataire élagueur qui se charge d’évacuer les résidus de coupe. Mais une troisième solution est en train d’apparaître.

Ces éléphants d'Afrique qui raffolent du saule solognot

"Pour la première fois en Centre-Val-de-Loire, nous lançons une expérimentation qui va permettre au zoo de Beauval de récupérer des chutes de végétaux afin de nourrir ses animaux" annonce Benoît Bouzigon. D’ailleurs, un camion-benne dépêché par le parc animalier de Saint-Aignan ne tarde pas à arriver sur le point de coupe de Châtillon-sur-Cher. Une équipe de trois personnes est chargée de sélectionner les essences qui seront les plus adaptées et appréciées par les animaux : "Tout dépend des espèces" explique Colin Giraud, qui coordonne l’alimentation et le bien-être animal sur le zoo. "Pour les éléphants, il faut des branches en très grande quantité, et tous les jours". Tandis que les okapis, les gorilles et les girafes (encore elles !) goûtent particulièrement les feuilles. Leurs préférences ? "Les saules" assure Colin, "un peu le tilleul aussi, et un peu moins les résineux". Ainsi, si l’expérimentation est jugée concluante et que le courant passe bien entre les parties, c’est une valorisation aussi vertueuse que locale que connaîtront les chutes d’élagage.