A Reuilly, des médecins généralistes se relayent pour assurer les soins d’un millier de personnes
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Modifié : 18 avril 2025 à 18h27 par Nicolas Terrien
Face à une situation de désertion médicale catastrophique, la commune de Reuilly a été approchée par l’association "Médecins Solidaires" pour y créer un centre de santé qui accueillera désormais... au moins cinquante médecins généralistes par an !
"Quand on emmène sa voiture chez le garagiste, on n’a pas toujours le même mécanicien, et pourtant elle roule !" : à elle seule, cette métaphore confiée par un habitant de Reuilly résume bien l’esprit du centre de soin un peu particulier qui a été inauguré ce jeudi 17 avril au cœur de la commune indrienne de 2 000 habitants. "Avant, j’allais consulter à Vierzon dans une maison médicale, et ce n’était déjà pas toujours le même médecin..." poursuit Jacques, septuagénaire qui fait désormais partie des 900 patients à avoir retrouvé un suivi médical dans cette ville démunie en généraliste depuis... trois ans ! "C’est un tiers de la population de Reuilly qui n’avait plus de médecin traitant" rappelle la maire, Carole Baptista de Horta. Pourtant, à ce jour, aucun praticien n’y a officiellement vissé sa plaque. Alors par quel miracle est-on donc parvenu à trouver une solution pour la population ? La réponse tient en deux mots : "Médecins Solidaires".
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Bientôt un centre par département
"Médecins Solidaires", c’est une association qui repose sur un concept dispensé à Reuilly par son président : "Au lieu de demander beaucoup à peu, on peut essayer de demander peu à beaucoup". En fait, chaque semaine, un médecin volontaire différent vient prendre le relais du précédent dans les centres médicaux relevant de la structure : voilà qui permet une présence médicale continue pour des patients qui retrouvent un accès aux soins pérenne dans les déserts médicaux. Martial Jardel poursuit : "Nous dénombrons plus de 700 médecins engagés auprès de nous pour exercer dans nos huit centres", dont deux sont déjà dans le Berry, à Reuilly et à Charenton-du-Cher, alors que le neuvième ouvrira dans quelques mois en Eure-et-Loir, à Bû. D’ailleurs, viendra ensuite le tour du Loiret, puis du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire de voir fleurir cette solution qui semble fonctionner dans les deux villages berrichons.
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Deux assistantes médicales permanentes
Car l’exemple de Reuilly illustre bien la problématique : "Une ville où il y a tout !" assure Martial Jardel, "des commerces, une gare, des équipements, une vie associative riche... Mais pas de médecin ! Et il est difficile de venir s’installer dans un secteur où il n’y a plus de médecin". Si bien qu’à la crise du nombre répond celle de l’engagement, où la décision d’installation relève davantage du choix de vie que du choix professionnel. Ainsi, depuis le 10 décembre 2024, un médecin venu de n'importe où en France donne une semaine de consultation sur place, assisté par deux coordinatrices permanentes qui gèrent tous les à-côtés. "Nous faisons en moyenne une centaine de consultations par semaine" explique Lucie, l’un d’entre elles. Si bien que beaucoup de Reuillois n’ont plus un médecin traitant, mais un... centre de santé traitant : "L’autre avantage, c’est qu’il n’y a jamais d’absence de médecin !".