Le Mans : tuée en descendant ses poubelles

Crédit : Emilien Borderie

29 avril 2019 à 17h06 par Jonathan Lateur

Une femme de 60 ans a été assassinée de plusieurs dizaines de coups de couteau samedi soir dans une résidence de l'avenue de Montréal, au Mans. Placé en garde à vue, son meurtrier présumé explique avoir "entendu des voix".

Une rencontre fortuite qui tourne au drame. Vers 21h30, samedi soir, dans une résidence calme du Mans, avenue de Montréal, une femme de 60 ans descend ses poubelles dans le local qui se trouve dans un garage commun du bâtiment. C’est à ce moment qu’elle tombe sur l’un de ses voisins, un homme de 22 ans qu’elle "connaît de vue" selon le procureur de la République du Mans. Sans qu’on sache s’ils ont eu le temps d’échanger quelques mots, l’homme se serait jeté sur elle avec une extrême violence dans le but de la tuer : "les premières constatations font état de plusieurs dizaines de coups de couteau au niveau du visage, du cuir chevelu et du torse" détaille Fabrice Belargent.


Un voisin donne l’alerte


Alerté par les nombreux cris, un voisin intervient pour tenter d’aider la victime : "Il a aperçu le corps de la femme étendu à l’intérieur du garage et un homme qui se trouvait à côté d’elle. Après avoir demandé aux gens qui observaient la scène, depuis leur fenêtre, de prévenir les secours, le voisin a retenu le suspect jusqu’à l’arrivée de la police" poursuit Fabrice Belargent. Une dizaine de minutes plus tard, les policiers arrivent sur place et interrogent cet individu. "Il déclare spontanément qu’il a été agressé par un homme de race noire et que c’est ce même homme qui aurait attaqué la dame qui se trouvait à l’intérieur du garage". Blessé à la main, le Sarthois de 22 ans a été placé en garde à vue avant d’être conduit à l’hôpital.


Il entendait des voix


Après avoir refusé l’assistance d’un avocat, le suspect a répondu aux questions des enquêteurs au commissariat du boulevard Paixhans : "Lors de son unique interrogatoire, il a indiqué qu’il entendait régulièrement des voix lui ordonnant de tuer et, que, pour les combattre, il buvait de l’alcool" explique le procureur. Le jour du drame, celui qui était jusqu’à présent inconnu des services de police, avait consommé près d’un litre de saké, alcool de riz japonais. Au cours de l’audition, ce célibataire n’a pas reconnu directement avoir tué la sexagénaire : "sa déclaration est assez confuse, il dit qu’il a senti l’odeur du sang" conclut le procureur.


Passionné par les armes


Lors de la perquisition menée au domicile du suspect, les policiers ont retrouvé un véritable arsenal : "Un pistolet automatique, 3 étoiles de ninja, deux couteaux, dont celui qui peut être l'arme du crime, et un sac contenant notamment un pied de biche" ajoute Fabrice Belargent, lors de sa conférence de presse ce lundi soir. Cet ouvrier dans une usine sarthoise a précisé qu’il était passionné par les armes, même s’il ne détenait aucun permis. Après avoir été auditionné par un psychiatre ce lundi 29 avril, il sera présenté demain à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen pour homicide volontaire. Une autopsie du corps de la victime est également programmée ce mardi.