Prix du lait : pour les JA, "Sodiaal est le mauvais élève"

11 novembre 2022 à 19h42 par Emilien Borderie / crédit photo : JA 72

Plusieurs dizaines d'éleveurs laitiers manifestaient dans la soirée de ce jeudi 10 novembre devant les grilles de l'usine Yoplait, au Mans.

"Le prix est tombé à 425 euros pour mille litres, soit une baisse de 3 euros par rapport au mois dernier !" s'insurgent les JA de la Sarthe, qui appelaient leurs adhérents à se rassembler devant l'entrée principale de l'usine Yoplait, au Mans, ce jeudi 10 novembre. Dans un communiqué, le premier syndicat agricole du département parle de "consternation" lorsque les autres laiteries sont, elles, "aux alentours de 470 euros".


Les éleveurs en variable d'ajustement


"La coopérative Sodiaal est le mauvais élève en cette fin d’année, n’ayant pas réussi à faire passer ses hausses de charges auprès des distributeurs lors des négociations commerciales, elle utilise ainsi l’agriculteur comme variable d’ajustement auprès des industriels" analysent les JA, en dénonçant une "double-peine" infligée alors même que la profession "a aussi a vu ses coûts de production s’envoler cette année".

Les difficultés financières de Sodiaal


Les préoccupations portent par ailleurs et à plus long terme sur "la santé financière chaotique de la première laiterie de France" indiquent les JA : "L’avenir est inquiétant, on nous promet un prix rémunérateur en 2023 mais l’inflation toujours grandissante et les difficultés de la coopérative n’annoncent rien de bon pour nous ! Comment voulez-vous consolider l’installation d’un jeune avec des prix pareils ?".


Une promesse à 500 euros les mille litres


Jean-Pierre Faucon, administrateur Sodiaal, a tenté de répondre aux inquiétudes des manifestants : "S'il n'a pas vraiment apporté d’espoir de prix et de transparence sur les comptes de la laiterie pour la fin de l’année, il a tout de même déclaré que pour 2023, Sodiaal a pour objectif de rémunérer ses éleveurs à hauteur de 500 euros les mille litres... Mais ne cherche-t-on pas ainsi à calmer les esprits ?" s'interrogent les JA.