Matin de Noël cauchemardesque. Il était 4h30 ce lundi 25 décembre quand la police d'Évreux et les pompiers de l'Eure ont été appelés sur un feu de poubelle survenu dans le quartier de La Madeleine. Sur place, au pied des commerces de l’esplanade Rolland-Plaisance, ils constatent que le sinistre localisé a dégénéré en un violent incendie qui s’étend désormais à plusieurs commerces au départ d'un passage dans la galerie. Après plusieurs heures de lutte, les soldats du feu ont réussi à tout éteindre, mais les dégâts sont énormes.

Des commerces de proximité

Depuis les faits, à la vue de cette dizaine de cellules commerciales complètement carbonisées qui témoignent de l'intensité du brasier, consternation et interrogations l'emportent : "C’était un lieu de rencontre ici, les gens allaient au PMU pendant le marché, c’était les commerces de proximité, maintenant il ne reste plus qu’à tout raser !" déplore Fabrice, un habitué des lieux. Pour les habitants qui continuent leur vie autour des ruines, on attend la suite : "Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?" se demande Michèle, encore sonnée.

Le principal suspect "hypnotisé"

Sur les vidéos de surveillance de la nuit des faits, les enquêteurs identifient rapidement un homme en train de placer deux poubelles contre un rideau métallique avant d'y mettre le feu. Interpellé dès le lendemain du sinistre, ce trentenaire a reconnu les faits pendant sa garde à vue. Il a expliqué avoir agi sous l’empire de l’alcool, comme "hypnotisé". Il nie avoir cherché à provoquer toute ces destructions. On s’éloigne, à l'en croire, de la thèse d'un lien avec le trafic de drogue, évoqué par le maire d’Évreux Guy Lefrand dans un communiqué.

Mise en examen et placement en détention

Après 48 heures de garde-à-vue, le mis en cause a été présenté à un juge d’instruction ce jeudi 28 décembre, puis placé en examen pour les chefs de "destruction et dégradation volontaire du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes". L'intéressé encourt à ce titre une peine d'une dizaine d'années de réclusion et une amende d'un montant de 150 000 euros. Il est aujourd’hui placé en détention provisoire.