Crise de l’énergie : l’éclairage à la demande avec "J’allume ma rue"

C’est Olivier Bozzetto, habitant de Pont-de-l’Arche, qui a développé il y a six ans le dispositif  "J’allume ma rue", dont l’objectif est de permettre aux communes de réaliser des économies d’énergie tout en assurant la sécurité des habitants. L'idée ? Que chacun gère lui-même l’éclairage lorsque celui-ci est éteint une partie de la nuit. "Il y a environ une armoire par quartier qu’il faut équiper d’un module électrique. A partir de ce moment-là, quand vous utilisez la page web, à chaque fois que vous appuyez, le système automatiquement va savoir où vous êtes et quelle armoire il faut allumer. Vous ne pouvez pas allumer la zone d’à côté […] Il y a un minuteur pour stopper tout seul l’éclairage" explique l’ingénieur normand.

Pratique et rassurant

La commune euroise, pionnière de ce système, a déboursé environ 15 000 euros pour équiper les armoires électriques de la plupart de ses quartiers, mais a surtout réduit de moitié ses dépenses d’éclairage. "J’ai découvert la fonction grâce à une voisine chez qui je faisais une soirée. Lorsque je suis sorti, elle a allumé la lumière pour que je puisse rentrer chez moi, en appuyant simplement sur un bouton sur son téléphone" souligne Gaëtan, un habitant de Pont-de-l’Arche. Un dispositif que les personnes venues de l’extérieur jugent, elles-aussi, fort pratique. "Par exemple quand tu sors le soir et que tu as besoin d’être éclairé pour sortir ton chien. C’est intéressant" réagit Miguel.

Un concept en pleine expansion

"J’allume ma rue", une idée... lumineuse qui concerne actuellement une dizaine de communes à travers la France, dont Saint-Brieuc, première ville de plus de 40 000 habitants à l’adopter. Et dans le Calvados, l’expérimentation, menée depuis quelques mois à Epron, va bientôt être étendue à l’ensemble des quartiers. Des entreprises sont également intéressées par l’innovation : "Elles viennent nous voir pour disposer d’un concept dérivé. C’est le cas par exemple de Cemex, spécialisé dans le béton et l’extraction de granulats. Nous avons équipé son site dans la région lyonnaise, et celui des Andelys le sera très prochainement" confie Olivier Bozetto, dont l’horizon semble bien clair : "On a désormais une vingtaine de collectivités à équiper et si on regarde tous les devis qu’il y a, 2023 va être une très bonne année pour nous" conclut-il.