On peut avoir une carrière déjà longue, auréolée de nombreux succès sur le banc comme ballon au pied, et pour autant nourrir toujours un sens intact du défi : "J'aimerais faire monter le Stade Malherbe Caen en Ligue 1" rêve tout haut Jean-Marc Furlan, 65 ans, à peine nommé nouvel entraîneur de l'équipe première du club de foot de la capitale calvadosienne, lors de sa présentation officielle devant de nombreux journalistes, ce mercredi 14 juin. Contrat paraphé, c'est parti jusqu'en 2025.

L'homme qui faisait monter les équipes

Réputé pour le jeu offensif inculqué à ses hommes, Jean-Marc Furlan est "Monsieur montée à l’étage supérieur", avec à son actif cinq accessions dans l'élite du football français, lorsqu'il était aux commandes de Troyes, Brest puis Auxerre. "Je suis très heureux de signer ici, Caen est un grand club, et ça me fait énormément plaisir de débarquer en Normandie. Je n’ai jamais joué pour une équipe de la région, ni entraîné ici" commente cet ancien défenseur central qui a porté les couleurs de Bordeaux, Montpellier, Laval, Lyon, Tours, Bastia ou encore Lens.

Bien en attaque, peut mieux faire en défense

Jean-Marc Furlan, qui remplace Stéphane Moulin parti à l'issue de sa deuxième saison -en raison de tensions "d’ordre personnel" avec le président du club, Olivier Pickeu-, ne démarre pas d'une page blanche : "J’ai vu jouer l’équipe la saison passée, il y a de très bonnes individualités sur le plan offensif. Après, je ne vais pas parler du reste"... référence à la perméabilité du groupe, les Calvadosiens ayant été cinquième meilleure attaque mais huitième seulement en défense, pour un classement final à la cinquième place du championnat à un petit point de Bastia.

Furlan, un personnage

 

Jean-Marc Furlan, ce sont presque 700 matches dirigés chez les professionnels. Un entraîneur dont la dernière expérience à Auxerre, marquée notamment par une montée en Ligue 1, s’est conclue fin 2022. Le doigt d’honneur adressé aux supporteurs de Clermont n’est pas passé auprès de ses dirigeants. La mauvaise situation sportive de l’AJA ne l’avait pas aidé, mais le club n’était pas relégable à ce moment -alors qu’il vient de descendre en Ligue 2 sous la houlette d’un autre coach-. "Jean-Marc est un personnage. Je suis là pour m’adapter. Il y aura des discussions quant à sa communication mais j’ai un expert à côté de moi à ce niveau-là : c’est Pierre-Antoine Capton, président du conseil de surveillance de Malherbe -et par ailleurs homme d’affaires actif entre autres dans le secteur de l’audiovisuel-. Je suis persuadé qu’il aura beaucoup d’échanges avec le coach. Moi, ce qui m’importe ce sont ses compétences. Un homme plein d’enthousiasme et doté d’une très bonne connaissance du foot. Jean-Marc est aussi connu pour essayer de marquer un but de plus que son adversaire. C’est un jeu ambitieux, c’est sa pensée. Je ne vais pas le changer. Je pense avoir trouvé le technicien idoine dans le cadre de la nouvelle saison. Il aime faire jouer ses équipes et s’appuie sur les phases offensives" commente Olivier Pickeu. Furlan livre le fond de sa pensée : "Si on gagne 38 matches 5 buts à 4, oui, on a la plus mauvaise défense mais nous sommes champions, avec la meilleure attaque et le stade est plein". Avant de faire connaissance avec la communauté des fans de Malherbe au mois de juillet lors des premières rencontres amicales, Furlan découvrira ses nouveaux joueurs, dès ce 30 juin, lors de la reprise de l’entraînement.

Chloé Charlot, à la tête des féminines

Un nouvel entraîneur peut en cacher un autre ou plutôt... une autre : Chloé Charlot, qui connaît déjà très bien le club, a été choisie par le président Olivier Pickeu pour prendre les rênes de la section féminine à partir de la saison prochaine. Son contrat court jusqu’en 2025. Joueuse et éducatrice chez les U13 dans un premier temps, elle s’est ensuite consacrée à sa carrière de coach. Cette femme de 24 ans a dirigé les U16 féminines, avant de mener avec brio les U18 féminines au niveau national. Place désormais à sa première expérience à la tête de seniors, en remplacement de Théodore Genoux, dont la mission vient de prendre fin. Chloé Charlot tentera dans un premier temps de maintenir le SMC en troisième division, un niveau que le club va découvrir à la rentrée. "Je ne m’attendais pas à cette promotion" confie l'entraîneuse qui veut prendre le temps de "construire un projet". Olivier Pickeu complète : "Nommer Chloé à ce poste me paraissait évident, car elle connaît les rouages de Malherbe. Elle est présente depuis le début du projet féminin. C’est une coach de qualité, mais aussi une vraie formatrice. Si on a la compétence en interne, et c’est le cas notamment avec elle, pourquoi aller la chercher ailleurs ? C’est aussi un message envoyé aux salariés du club". Le centre de formation, lui, reste dirigé par l’ancien joueur Nicolas Seube, dont l’objectif est de "permettre aux joueurs d’avoir toutes les armes pour intégrer le milieu professionnel".