Golf des Bordes : la direction expose ses projets pour les dix ans à venir

Le Golf des Bordes poursuit ses travaux d'extension à Saint-Laurent-Nouan.

Modifié : 5 mars 2025 à 8h54 par Nicolas Terrien

Des travaux d’extension sur 66 hectares sont en cours, et le golf de Saint-Laurent-Nouan envisage déjà la réserve de 91 hectares supplémentaires pour d’autres projets futurs. Alors que doit s’ouvrir prochainement l’étape de l’enquête publique, des oppositions se font entendre, notamment sur les conséquences environnementales.

"Il est important pour nous de dire les choses, et de ne pas laisser dire n’importe quoi !" : un mois après cette manifestation qui a rassemblé près de 200 personnes, le 8 février devant l’entrée principale du complexe, à la sortie de Saint-Laurent-Nouan en direction de Lailly-en-Val, la direction du Golf des Bordes explique son projet. "Il s’agit pour nous de développer une offre multigénérationnelle", c’est-à-dire qui va au-delà de la simple pratique du golf, explique sa directrice aux relations extérieures, Isabelle Sautenet. La propriété du baron Bich a été rachetée par le groupe d’investissement britannique Roundshied Partners qui, en 2011, a fait une première demande de défrichement sur 190 hectares. Bien que l’autorisation ait été accordée, aucuns travaux ne se sont déroulés. "Notre projet n’était pas prêt, et la crise sanitaire est passée par là" reconnaît la directrice, si bien que le projet a été remodelé en 2018 pour aboutir à une nouvelle demande de défrichement portant sur 66 hectares en 2020. Précisément là où se déroulent en ce moment d’importants travaux d’aménagement. "Les 21 résidences privées sont bien avancées et presque toutes vendues et les travaux de l’hôtel cinq étoiles de 52 chambres démarreront l’été prochain pour une ouverture en 2027".

Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Quelles prises en compte environnementales ?

Les projets semblent donc bien avancés sur ce golf présentant deux parcours de 18 trous répartis sur 560 hectares. "Ce sont 180 millions d’euros qui ont été investis sur place depuis 2018" poursuit Isabelle Sautenet. Et le Golf des Bordes prépare déjà son coup d’après ! Cette fois, il s’agit d’introduire une demande de défrichement portant sur 91 hectares supplémentaires, sur un espace forestier classé "Natura 2000". De quoi faire bondir les associations et certains riverains : "Une autorisation de défrichement, c‘est un terme juridique qui veut dire que le site perd son caractère forestier". Cette fois, il s’agit de construire des éco-lodges et un centre équestre qui pourra accueillir des chevaux de propriétaires. "Sur ces 91 hectares, si on en coupe 24 hectares, ce sera le maximum" assure la directrice. Pour le bien-fondé de ses demandes, le golf s’appuie sur des études environnementales, au moins cinq, dont certaines auraient fait apparaitre des espèces animales nouvelles, dont huit espèces de libellules, vingt-cinq de papillons, trois de chauves-souris... "Nous avons aussi relevé deux nidifications de balbuzard pêcheurs, dont deux bébés sont nés en 2023 !". De plus, le site affirme s’appuyer sur les compétences d’un environnementaliste à plein-temps.

Isabelle Sautenet, directrice des opérations au Golf des Bordes.

Passer de 100 à 900 emplois en dix ans

Ainsi, pour Isabelle Sautenet, aucun doute n’est permis : "C’est justement cette prise en compte de notre environnement qui fait venir nos visiteurs, et qui fait même figurer le Golf des Bordes dans le top 5 des plus beaux golfs de France !" assure-t-elle. L’argument de l’emploi est aussi avancé, avec déjà une centaine de personnes aujourd’hui. Des effectifs qui pourraient être multipliés presque par dix dans les dix ans à venir : "Nous visons effectivement les 900 emplois !", déjà répartis à raison de 300 pour faire fonctionner l’hôtel, 200 pour les éco-lodges, 120 sur le centre équestre... "Ce sont des résidences très haut de gamme, avec tous les services qui vont avec" justifie la directrice. Et alors que les opposants à ces extensions envisagent de déposer des recours devant la justice administrative, le golf assure être en conformité avec toutes les règlementations en vigueur, en particulier environnementales. Le projet sur les 91 hectares a été déposé en juin 2024, et on attend maintenant les dates de l’enquête publique du côté de la préfecture de Loir-et-Cher. Ce sera la prochaine étape dans cet épineux dossier d’aménagement touristique en Sologne. Alors que deux ans plus tôt, le projet voisin du Golf des Pommereaux s’est retrouvé, lui, à la corbeille.

Isabelle Sautenet au micro de Nicolas Terrien :