Incendie de la synagogue de Rouen : à quand le début des travaux ?

Des murs noircis, une odeur de suie qui interpelle... Les traces du sinistre qui a conduit à la mort d'un homme, abattu par la police, le 17 mai 2024, sont toujours présentes au sein de la synagogue de Rouen. Une journée qui a marqué un coup d'arrêt dans la vie de cet édifice, lieu d'accueil et de réunion de la communauté juive."C'était un lieu de vie, ça veut dire qu'il n'y avait pas que les offices, que les parties spirituelles. On faisait des repas communautaires ici dans la salle qu'il y a à côté de la synagogue. Il y avait les enfants qui jouaient, il y avait vraiment de la vie. Le dimanche matin, il y avait ce qu'on appelle le Talmud Torah, les cours des enfants. Et puis là, tout d'un coup, vide de chez vide pendant un an, on ne peut rien faire dans cette synagogue et c'est assez difficile" constate Chmouel Lubecki, le rabbin de Rouen.

Une réunion ce mardi 3 juin

Les fidèles de la synagogue ont depuis trouvé un autre lieu pour pratiquer leur culte, mais restent en permanence sur leurs gardes. "Il y a une inquiétude, pas une peur, je ne veux pas dire une peur, mais il y a une inquiétude, on doit faire attention à tout ce qui peut arriver" poursuit-t-il. Et un an après l'incendie, l'incertitude demeure toujours quant aux travaux qui permettront à la synagogue de disposer d'un nouveau visage. Une attente pas toujours facile à expliquer, mais qui est en réalité assez normale. "Les membres de la communauté nous demandent quand est-ce que ça va commencer, donc moralement c'est très difficile, mais ce sont des démarches assez longues, très longues, avec des experts d'assurance, des contre-experts. On ne s'imaginait pas que ça allait être aussi long que ça. Le 3 juin, un rendez-vous est prévu. J'espère que là, les choses vont s'accélérer et qu'on va pouvoir reconstruire très vite".

"Qu'elle soit plus belle qu'avant !"

Les réparations comprendront la remise en état des murs, du plafond ou encore du système d’électricité de la synagogue. "L'espoir, c'est que ça soit plus beau qu'avant. Qu'il y ait plus de monde qui vienne, que la synagogue jaillisse de lumière et que le mal cache derrière lui du bien. Et que ce mal pourra faire qu'on aura une belle synagogue avec beaucoup plus de monde dans notre communauté" confie Chmouel Lubecki, qui s'attend à des réparations dont le montant pourrait s'élever à un million d'euros.