Jugé en appel à Blois pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs femmes
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Modifié : 31 mars 2025 à 19h49 par Nicolas Terrien
Un Tourangeau de 37 ans comparaît devant la cour criminelle de Blois à partir de ce lundi 31 mars. En première instance, il avait écopé de dix ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles après administration de substances type MDMA.
A la longue lecture de l’acte d’accusation par la présidente de la cour criminelle de Blois, on comprend rapidement que c’est grâce à la plainte de Chloé que l’homme a pu être confondu. Ainsi, Aude Cristau énonce les faits reprochés, notamment cette nuit du 8 au 9 janvier 2021, lorsque cette femme de 28 ans est chez elle avec deux amies et l’accusé, Hermann Zadi, sur fond de consommation de vodka-Red Bull. Les deux copines parties, l’homme aurait profité d’un moment d’absence pour verser une substance dans le verre de la résidente des lieux. Citée par la présidente, Chloé, présente dans la salle d’audience, a "ressenti des pertes d’équilibre" et s’est "sentie à côté de son corps". Elle lui a "demandé s’il avait mis quelque-chose dans son verre". Malgré ses vertiges, elle parvient à s’enfermer dans les toilettes et à contacter un ami pour la tirer de ce mauvais pas. Le 11 janvier 2021, la jeune femme se présente au commissariat de Tours, et le jour même, des analyses révèlent des traces de MDMA (ecstasy) remontant au moment des faits révélés.
Six femmes victimes
En garde à vue, Hermann Zadi a avoué avoir versé la drogue dans le verre de la jeune femme "pour tripper avec elle", sur la base d’une demi-gélule qui trainait dans un vieux manteau. L’homme conteste aussi "avoir déjà fait ça avant" et a nié "avoir voulu la violer". Sauf qu’entretemps, très choquée par cet événement, Chloé s’est renseignée sur l’homme qui avait ses habitudes dans une discothèque du vieux-Tours. Selon sa copine Clémence, il se disait "que Hermann Zadi mettait de la drogue dans les verres des filles pour abuser d’elles ensuite". L'intéressée est donc entrée en contact avec d’autres femmes ayant été en relation avec l’homme, notamment Pauline qui aurait subi une pénétration non consentie en 2015, "alors qu’elle ne se sentait pas dans son état normal" relève l’acte d’accusation. En tout, six femmes ont révélé des viols ou des agressions sexuelles entre 2013 et 2021. Autant de faits niés par l’individu, s’affirmant "victime de rumeurs non fondées ourdies par les différentes plaignantes".
Chloé seule victime présente
Une posture de défense qu'Hermann Zadi a conservé ce lundi 31 mars. Interrogé par la présidente Aude Cristau, il a renouvelé ses aveux en ce qui concerne le cas de Chloé, mais a encore une fois rejeté en bloc tous les autres faits qui lui ont valu d'être condamné à dix ans de réclusion criminelle en première instance devant la cour criminelle de Tours le 29 septembre 2023. Quatre jours plus tard, il décidait d’interjeter appel. Ce qui l’amène donc dix-huit mois après à comparaître dans le box des accusés de la cour criminelle de Blois. Côté victimes, seule Chloé était présente sur le banc des parties civiles ce lundi 31 mars, peinant à retenir ses larmes à l’énoncé de tous ces faits rappelés par l’acte d’accusation réalisé après deux années d’instruction. Les autres sont absentes pour des motifs personnels autant que professionnels ou matériels, au grand dam de la défense d’Hermann Zadi, mais de la présidente aussi : "Lorsqu’on porte des accusations envers quelqu’un, le minimum serait de se présenter d’une manière ou d’une autre". Le procès s’étire sur trois jours, où experts, témoins et plaidoiries vont se succéder. Le verdict est attendu pour ce mercredi 2 avril, en soirée.