Bière "La Chambord" : produite au château, non... mais elle revendique son identité régionale
/medias/l0xJtCR5nG/image/IMG_04321741168078739.jpg)
Modifié : 5 mars 2025 à 17h43 par Bastien Bougeard
Depuis le mois de décembre 2024, la "Brasserie de Chambord" a déjà produit plusieurs hectolitres de bière dans son unité de Saint-Gervais-la-Forêt. Un projet porté notamment par la coopérative Axéréal et le Domaine national du château de Chambord.
Elles sont étiquetées d’une salamandre, le fameux emblème de François Ier, et commencent à se faire une place dans les rayons : les bouteilles proposées depuis peu par la "Brasserie de Chambord", basée à Saint-Gervais-la-Forêt et non au pied du château royal comme pourrait le laisser supposer leur nom, ont fait leur apparition sur le marché brassicole du Centre-Val-de-Loire. Un projet enfin devenu réalité, "qui a connu ses premiers balbutiements en 2020" rappelle Cédric Allin, directeur de l'entreprise, lequel n'est pas peu fier de nous présenter, par la même occasion, un nouvel espace bar de 300 mètres carrés qui offre aux clients une vue tout en transparence sur l’unité de production.
Des approvisionnements locaux
Ces bières sont le fruit d’un partenariat entre le Domaine national de Chambord, soucieux de se diversifier, et Axéréal, la coopérative qui fédère plus de 12 000 agriculteurs adhérents. L’initiative répond aussi à une promesse : "Produire une bière bas-carbone". Ainsi, on ne s'éloigne jamais réellement du Centre-Val-de-Loire : "95% de l’orge provient de la région, il est produit de manière raisonnée et le malt est réalisé à la malterie d’Issoudun. Les bouteilles en verre sont conçues avec Ax’vigne, une filiale d’Axéréal. Nous travaillons aussi avec un houblonnier basé dans le Loiret" énumère Cédric Allin. Le produit fini est ensuite fermenté, extrait et mis en bouteille à Saint-Gervais-la-Forêt.
/medias/l0xJtCR5nG/image/Brasserie_de_Chambord_f_vrier_20251741192474362.png)
"Rester une brasserie régionale"
Les clients peuvent déjà déguster des bières blondes, ambrées, blanches, fruitées, des IPA et même bientôt une version sans alcool. Au total, plusieurs centaines d’hectolitres ont déjà été produites, ce qui au regard de la loi confère à l'entreprise le statut de microbrasserie. Mais d’ici 2030, au plus tôt, les gérants espèrent atteindre le cap des 10 000 hectolitres par an. Une volonté de volume qui n'est pas sans susciter l'inquiétude de certains microbrasseurs du secteur. Cédric Allin se veut rassurant : "Nous voulons rester une brasserie régionale. Il y a de la place pour tout le monde sur ce marché. Comme nous souhaitons développer du brassage à façon, nous pouvons imaginer qu’une microbrasserie ne pouvant investir dans du matériel de brassage, vienne nous voir pour l’aider à produire sa bière pendant sa phase de croissance".
/medias/l0xJtCR5nG/image/IMG_04261741168890217.jpg)
À l'assaut du monde de la restauration
L’entreprise gervaisienne qui compte aujourd'hui huit salariés, bientôt une dizaine, ne manque pas de projets : elle travaille au développement d’une gamme unique pour les hôtels, les cafés et les restaurants, en France comme à l'étranger. "Nous prévoyons aussi de lancer des bières saisonnières en cannettes de 44 centilitres" annonce Cédric Allin qui s’est d’ailleurs montré satisfait du premier week-end d’ouverture de l’espace bar de l’établissement. Si les bières de la "Brasserie de Chambord" semblent donc avoir déjà convaincu les amateurs au plan régional, reste maintenant à faire pétiller la curiosité d'une clientèle plus large, potentiellement internationale. Mais toujours avec modération !