Le château royal de Blois privé d’assurance
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Modifié : 25 juin 2025 à 21h45 par Nicolas Terrien
Le "château royal de Blois" qui appartient à la municipalité a été rayé de la liste des bâtiments municipaux pris en charge par ses assurances au 1er janvier 2025. Depuis, aucune compagnie ne se manifeste pour en assumer la couverture. Explications.
C’est le maire, Marc Gricourt, qui a révélé l'information ce lundi 23 juin. C’était lors du conseil municipal, au moment d’examiner le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion globale du château de Blois : depuis le 1er janvier, les murs du monument ainsi que ses collections ne sont plus couverts par aucune assurance ! Ce qui peut surprendre pour des lieux accueillant plus de 350 000 visiteurs par an, et dont les touristes sont déjà bien présents en cette période estivale. "Pour les collectivités, l’assurance de dommage aux biens est facultative, mais nous avons toujours fait le choix d’en souscrire tous les ans pour l’ensemble de nos bâtiments" explique Marie-Hélène Hamelin, la directrice générale des services de la ville de Blois.
1 500 communes concernées
La raison ? "Les assurances font une analyse du rapport entre le coût et les risques, et peuvent estimer qu’elles n’ont pas à répondre à un marché public". Comme c’est visiblement le cas pour le château de Blois dont la valeur est inestimée autant qu’inestimable, et alors qu’un nouvel appel d’offre est lancé. Ce cas blésois serait d’ailleurs loin d’être le seul. En effet, une étude de l’Association des Maires de France révèle que plus de 1 500 communes en France sont dans l’impossibilité de pouvoir assurer l’intégralité de leurs bâtiments. Pour autant, les responsabilités civiles et celles relatives au personnel sont bien souscrites. Le sujet était même au cœur du "Roquelaure de l'assurabilité des territoires" qui s’est tenu mi-avril à l’initiative du gouvernement.
Et en cas de sinistre ?
En attendant, le personnel du château doit redoubler de vigilance : "Nous travaillons avec nos équipes et avec les pompiers. La présence humaine est notre première protection pour la sécurité des personnes et la sûreté des biens" indique le directeur, Bastien Lopez. Et si les collections propres au monument ne sont pas assurées, celles issues de prêts le sont, à l’image du "Citron" de Manet qui y est actuellement exposé, un trésor national pour lequel le site a pu souscrire une assurance. Mais si le château venait par exemple... à brûler ? "Eh bien c’est la ville qui devra couvrir le sinistre sur ses propres deniers" avertit Marie-Hélène Hamelin. En actionnant évidemment ses partenaires et ses mécènes, comme pour Notre-Dame à Paris, elle aussi non-assurée lorsqu’elle s’est embrasée.