Le directeur du Centre Hospitalier du Haut-Anjou poussé vers la sortie

Hopital Château-Gontier

Modifié : 12 février 2025 à 17h44 par Corentin Allain

C’est une victime "collatérale" selon certains : le directeur du Centre Hospitalier du Haut-Anjou, comme ceux des hôpitaux de Laval et Mayenne, est invité à prendre la porte par l’Agence Régionale de Santé, qui reproche aux trois entités de ne pas avoir su s’entendre sur la coordination des urgences dans le département.

Une décision "incompréhensible et injuste" selon les uns, un sentiment d’être "méprisés" pour les autres... A Château-Gontier, la colère a bien du mal à redescendre après cette annonce de l’Agence Régionale de Santé dans les colonnes de Ouest-France samedi dernier : agacée par le manque de coordination sur la question du maintien des urgences dans le département, l’ARS a indiqué aux directeurs des hôpitaux de Laval, Château-Gontier et Mayenne qu’elle ne renouvellerait pas leurs mandats.

Des urgences pourtant maintenues à Château-Gontier

Pourtant, le Centre Hospitalier du Haut-Anjou fait figure de bon élève sur cette question : "Nous, nous sommes parvenus à maintenir notre service d’urgences 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7" rappelle Jean Arthuis, président du Conseil de surveillance. "Il est vrai qu’en Mayenne nous avons un problème d’organisation des services d’urgence. Mais ce qui s’est passé bien souvent, c’est que Laval ne respectait pas ses engagements" dénonce l'ancien maire de Château-Gontier.

Laval pointé du doigt

"On le sait que le maillon faible aujourd’hui est à Laval" abonde l'actuel maire castrogontérien Philippe Henry, tout en observant qu'il "n’y a qu’un établissement qui soutient son directeur, c’est celui du Haut-Anjou. Au moment où le directeur de Laval a fait savoir qu’il ne souhaitait pas être reconduit, il n’a pas eu la même mobilisation". Pour lui, "il serait bon de s’attaquer aux vrais problèmes plutôt que chercher de fausses réponses sur ce type de décision".

"L’ARS a pris une décision folle"

Localement, le directeur évincé Éric-Alban Giroux a le soutien de la commission médico soignante présidée par le docteur Mohamed Nouri : "On ne comprend pas, alors que c'est le seul directeur à avoir réussi à garder un service d’urgence ouvert dans le département" s'étrangle-t-il. "L’ARS a pris une décision folle. Sanctionner ces directeurs est une façon de couper des têtes, mais pas les bonnes" juge-t-il. En signe de protestation, les soignants vont porter des gilets jaunes et déployer des banderoles au sein de l’hôpital.