Loir-et-Cher : vingt-cinq ans après, il s’aligne au Mans sur une moto mythique

"C’est sûr qu’on ne se souviendra pas de moi comme d’un grand pilote !" tempère d’entrée Nelson Jourdain, assis dans son bureau qui domine l’impressionnant parc de "Gièvres Auto", l’entreprise de casse et de recyclage automobile qu’il a créée en 1996 aux portes de Romorantin-Lanthenay. A la même époque finalement où il envisageait de s’illustrer en tant que pilote moto, en catégories Superbike et Promosport : "C’était entre 1996 et 2001 sur des machines de 750 et 1 000 cc" rembobine le quinquagénaire qui dès son plus jeune âge rafistolait de vieilles mobylettes des PTT et des motos accidentées. En ville, on l’appelait même "le dealer de mobs" ! Sur circuit, le Solognot s’est attaché les précieux conseils et supports techniques du champion blésois Jean-Marc Delétang -huit titres, dont deux victoires au Bol d'Or en 1993 et 2000-. "Mais au fur et à mesure du temps, je venais davantage sur les circuits pour vendre des pièces que pour piloter et chercher à faire des temps" confesse Nelson Jourdain qui, depuis, a développé son activité de casseur des temps modernes qui traite 6 000 véhicules par an et propose plus de 250 000 pièces détachées. En parallèle, il a multiplié les apparitions dans l’émission "Trésors de casse" sur RMC Découverte.

C’est justement l’émission qui lui remet le pied à l’étrier d’une moto. En 2023, il s’aligne sur un championnat de motos anciennes au Castellet : "Je n’avais plus roulé depuis 2001, je me demandais même ce que je foutais là !". Il finira 13e de la course parmi la quarantaine d'engagés, et l’adrénaline, elle est bien vite revenue. Jusqu’à l’opportunité de participer à la course d’ouverture de l’Igol Continental Cup les 18 et 19 avril sur la 48e édition des 24 Heures du Mans Moto. "Nous serons 45 engagés sur Royal Enfield 650 cc" annonce le pilote amateur, soit une machine aux airs vintage sortie en 2023, et bien loin des 200 chevaux des bécanes actuelles avec "seulement" 50 annoncés sur sa fiche technique... "Ça reste une moto très agile, et qui freine bien malgré le fait qu’elle n’ait qu’un seul disque" explique Nelson Jourdain. Si bien qu’elle rentre assez vite dans les virages et en ressort tout aussi rapidement. Le revers étant le manque de puissance en ligne droite, mais ça, il fera avec. "Je suis sans pression, et je ne me fais aucune illusion sur le podium" annonce-t-il, même si un classement dans les dix premiers ne serait pas pour lui déplaire : "C’est juste une belle aventure que je prends comme elle vient !".