Lubrizol : les salariés accusent le coup après l'annonce d'un plan social

Rouen Lubrizol

Modifié : 14 février 2025 à 12h12 par Julien Dubois

145 postes à Rouen, une trentaine près du Havre, à Oudalle. L'entreprise Lubrizol a annoncé il y a quelques jours un vaste plan de restructuration au sein de ses deux usines normandes. Le spécialiste des additifs pour lubrifiant justifie ce PSE par une baisse de son activité en Europe. Des négociations démarreront le 3 mars.

Un peu plus d'une semaine après l'annonce d'un plan social et économique au sein des usines normandes de Lubrizol, les salariés sont encore sous le choc. Le spécialiste des additifs pour lubrifiant souhaite supprimer 145 postes à Rouen et une trentaine près du Havre à Oudalle. Des perspectives difficiles à encaisser sur le site rouennais qui pourrait perdre un tiers de ses effectifs. "Les salariés en production n'étaient pas capables de travailler les trois ou quatre jours qui ont suivi l'annonce. Ce n'était pas une grève. Ils se seraient juste mis en danger, et potentiellement l'agglomération aussi forcément. Donc ils n'ont pas travaillé parce qu'ils n'étaient pas en état. Et c'est un petit peu le cas dans tous les services" explique Francis Malandain, le délégué syndical central pour la CFE-CGC. Lubrizol justifie ce PSE par une "surcapacité de sa production en Europe" dans un contexte de concurrence avec des pays qui produisent à moindre coût.

Des effectifs suffisants en cas d'évènement majeur ?

Mais si ces suppressions de postes interrogent économiquement, elles ne sont pas sans conséquence en matière de sécurité, surtout à Rouen, théâtre de l'incendie de septembre 2019. L'entreprise doit être en mesure de disposer d'un effectif minimum en cas d'événement majeur sur le site. "Il y a des scénarios incendies où il faut 100 personnes, y compris dans les unités qui ne ferment pas. C'est-à-dire que demain, nos scénarios actuels validés avec la DREAL et la préfecture disent qu'il faudra toujours 100 personnes, c'est factuel. Et demain, ce qui est proposé aux organisations syndicales, c'est que l'effectif global soit de 100 personnes. Ça veut donc dire que les gens ne prendront plus de congés, ne seront plus malades, ne se formeront plus. C'est impossible" clame Francis Malandain. Les syndicats qui alertent déjà depuis plusieurs mois sur la situation au sein du service sécurité, en souffrance face à une importante charge de travail. Quant aux discussions avec la direction, elles démarreront début mars.