A la rencontre des étudiants isolés de Blois

SWEET FM
Break méridien pour Pablo, Guillaume, Hugo et Théo en attendant de rejoindre leurs logements
Crédit : Nicolas Terrien

20 janvier 2021 à 17h00 par Nicolas Terrien

La pause de midi dans les cours distanciels des étudiants est souvent le seul lien social de la journée pour beaucoup de ces jeunes ! Reportage au Restaurant universitaire de Blois.

"Difficile d’avoir 20 ans en 2020" concédait il y a quelques semaines Emmanuel Macron, et on aurait du mal à donner tort au chef de l’Etat, du moins sur ce point : "C’est vrai que l‘on recense bien plus de demandes d’accompagnement sur l’académie" confesse Alain Cordina, le directeur général du CROUS Orléans-Tours, sans pour autant donner d’évaluation précise de l’ampleur du phénomène. Sauf que depuis trois mois, les amphis sont vides, et les enseignements à distance restent toujours privilégiés. Un contexte qui accentue encore la fragilité de la situation de bon nombre de jeunes : isolement, urgence alimentaire, quasi-absence de jobs et de stages, difficultés d’hébergement et ou financières, parfois même détresse psychologique.

Le "RU" comme unique lieu de rencontre

"En général, je termine vers 11h30, et je contacte mes amis pour voir s’ils veulent qu’on aille chercher ensemble nos repas au restaurant universitaire" explique Guillaume Pelé. Ce jour-là, l’étudiant en première année de DUT "Science et génie des matériaux" à l’IUT de Blois retrouve ses camarades de promo, Théo, Hugo et Pablo. "Et encore, nous habitons tous assez proches les uns des autres, et nous pouvons nous retrouver au moins le midi" enchaîne Hugo. Sachant que la rencontre est de courte durée, puisque le protocole sanitaire du "RU" interdit de manger sur place, comme l’explique Hugo. "On retire notre repas, on discute un peu, puis on rentre chacun chez nous pour déjeuner avant de reprendre les cours en ligne".

Théo, Hugo, Guillaume et Pablo

Des étudiants référents en soutien

Suivant un fléchage très précis, les étudiants pénètrent dans le "Resto U" qui parvient encore à servir en moyenne entre 200 et 250 repas par jour, au prix étudié de 3,30 euros par personne -1 euro pour les boursiers-. "C’est vrai que c’est une situation assez compliquée" reconnaît Franck Bouzeau, le responsable de l’antenne blésoise du CROUS. Le mal-être reste palpable chez bon nombre d’étudiants, si bien que le CROUS a lancé une initiative, notamment dans ses quatre résidences locales : "Nous avons embauché un étudiant référent dans chacune d’entre elle afin qu’il aille à la rencontre de ses camarades", ce qui permet de préserver un lien et parfois d’identifier des situations compliquées et d’orienter le jeune vers une assistante sociale.

Franck Bouzeau