La ville de Blois boycotte la venue de Frédérique Vidal
25 février 2021 à 15h12 par Clément Rohée
Pas de représentant de la ville, ni de l'agglo : dans un communiqué, Marc Gricourt et Christophe Degruelle indiquent qu'ils boycotteront la visite de la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ce vendredi 26 février à Blois.
"Cette position est exceptionnelle" peut-on lire dans le communiqué adressé aux rédactions. Si la coutume veut que les élus, qu’importe leur couleur politique, accueillent les membres du gouvernement qui se déplacent sur le territoire, ce ne sera bel et bien pas le cas ce vendredi 26 février à Blois. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, vient dans la capitale du Loir-et-Cher pour visiter l’Ifsi, l’Institut de la formation en soins infirmiers. Réagissant aux récents propos de l'intéressée au sujet de "l’islamo-gauchisme", Marc Gricourt, maire, et Christophe Degruelle, président d'Agglopolys, ont choisi de ne pas apparaître à ses côtés : "C’est la première fois depuis que nous sommes aux responsabilités que nous prenons une telle décision" écrivent-ils.
La goutte de trop
Pour le binôme Gricourt-Degruelle, la récente polémique sur "l’islamo-gauchisme" est la goutte de trop. Alors qu’elle reste "muette, inaudible, incapable de prendre la mesure de la situation" des nombreux étudiants en "détresse psychologique", touchés "par la précarité voire la pauvreté" depuis le début de la crise sanitaire, "Madame la ministre trouve a contrario le temps et juge opportun de lancer une polémique nauséabonde, au doux relent d'extrême droite, une enquête sur l’islamo-gauchisme visant à distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion" pointe les deux élus blésois, avant de dénoncer "le mépris" dont ferait preuve Frédérique Vidal vis-à-vis des étudiants "en souffrance, laissés pour compte du gouvernement".