Le loup est bel et bien de retour en Normandie
Publié : 22 juillet 2020 à 12h24 par Julien Dubois
Suite aux constatations menées dans le pays de Bray par les experts du réseau loup de l'Office français de la biodiversité, la préfecture de Seine-Maritime vient de confirmer la présence d'un loup dans le département alors que le nombre d'attaques de troupeaux est reparti à la hausse ces derniers jours.
Cela ne faisait plus guère de doute, mais l’information vient d’être rendue officielle : "Les experts du réseau loup de l'Office français de la biodiversité ont récemment confirmé la présence d'un loup en Seine-Maritime" ont annoncé ce lundi 21 juillet les services de l’Etat dans le département. La forte probabilité de la présence du canidé sur le territoire a été évoquée dès le début d’année suite à plusieurs observations dans le pays de Bray. Aperçu dans un premier temps au mois de février par des chasseurs, l’animal a ensuite été flashé au printemps par un piège-photographique.
Des attaques de troupeaux
Depuis, des investigations ont été menées sur les lieux où plusieurs ovins ont été attaqués. "On a, à partir de la quatrième semaine d’avril, des prédations qui sont régulières sur un secteur qui est très proche de Londignières. Des prédations qui sont signées, ce qui nous fait penser que c’est le même animal. Ce qui nous a interpellé, c’est la façon dont les animaux ont d’abord été mis à mort, et la prédation toujours signée, avec une épaule prédatée et arrachée très proprement, ce qui est évocateur de la force et de la puissance de l’animal" indique Cyril Teillet responsable de la Mission interservices de l'eau et de la nature à la DDTM de Seine-Maritime. Ces attaques, un peu plus espacées durant les mois de mai et de juin, ont repris de plus belles ces derniers jours dans le secteur de Mesnières-en-Bray.
Cyril Teillet, DDTM Seine-Maritime
Des éleveurs inquiets
Si la préfecture a indiqué dans son communiqué que "la présence prolongée du loup ne signifie cependant pas, à ce stade, que l'animal va s'installer durablement", son installation étant "caractérisée lorsque des indices de présence sont relevés durant une période de deux ans", l’inquiétude des éleveurs seinomarins est d’ores et déjà palpable : "Il y a un émoi. Pour un éleveur, voir ses brebis égorgées, ça génère de l’émotion, et on peut le comprendre. Il n’élève pas ses animaux pour ça" explique Cyril Teillet. Le cabinet du préfet a d’ailleurs fait savoir qu’une "réflexion est ouverte avec la filière ovine pour la mise en place de moyens de protection" et qu'un "régime d'indemnisation a été mis en place pour compenser les pertes subies par les éleveurs".