Santé, bâtiment, tourisme : l'immigration compte pour l'économie normande
/medias/l0xJtCR5nG/image/Aide_soignant_neutre1739214119636.jpg)
Modifié : 10 février 2025 à 20h19 par Emilien Borderie
Une simple observation des données chiffrées de l'Insee suffit à mesurer l'importance de l'immigration pour l'économie normande. Et en particulier dans des secteurs d'activité en tension.
L'immigration est-elle une chance pour la Normandie ? S'agissant par exemple du secteur pour le moins sensible et confronté à d'importantes difficultés de recrutement qu'est la santé publique, on est tenté de répondre par l'affirmative : selon les derniers chiffres de l'Insee, la part de médecins hospitaliers immigrés atteint, dans la région, plus de 20% des effectifs, l'Institut national des statistiques recensant exactement 899 "médecins hospitaliers sans activité libérale" pour reprendre l'intitulé précis de la catégorie. Et, sur fond de démographie médicale tendue, l'immigration "apporte" à travers les différents départements normands, 220 médecins libéraux spécialistes -soit une part de 15%-. S'y ajoutent, en restant dans le domaine de la santé, 1 465 immigrés exerçant la fonction d'aide-soignant dans des établissements publics ou privés, ainsi que 1 107 agents de service hospitaliers, soit respectivement 5,8% et 5,9% du total dans ces deux professions.
4 460 immigrés dans le bâtiment, 3 930 pour l'hôtellerie-restauration
Dans un tout autre secteur d'activité, répondant à des cursus de formation très différents mais également en mal de candidats à l'embauche et central sur le plan économique, la Normandie comptait, aux dernières nouvelles, 17% d'immigrés dans les rangs de ses "ouvriers non qualifiés du gros oeuvre en bâtiment" et 9% dans le "second oeuvre", 24% chez les "ouvriers qualifiés du travail du béton", 16% s'agissant des "maçons qualifiés" et 17% en "artisans maçons" soit au final 4 461 professionnels mobilisés sur les chantiers de construction, de rénovation et d'aménagement dans la région. Soulignons enfin les contingents comptabilisés dans l'hôtellerie-restauration, domaine tout sauf anodin sur un territoire qui se veut touristiquement attractif : 3 934 immigrés exercent comme cuisiniers, serveurs, employés polyvalents en salle, réceptionnistes et parfois même comme patrons d'établissements.