Paprec à Montmirail : enquête publique en cours

Paprec Montmirail

Modifié : 22 mai 2025 à 19h18 par Corentin Allain / Visualisation du projet Terra 72 / crédit photo : Paprec

C’est un projet d’ampleur pour le Perche Sarthois : à Montmirail, l’entreprise Paprec veut étendre son site de gestion des déchets, et passer de 30 à 50 hectares. Avec quelles conséquences pour l’environnement ?

Montmirail : 370 habitants, ses bocages, son cours d’eau, son château et... son site d’enfouissement de déchets, propriété de la société Paprec, qui porte d’ailleurs un projet d’agrandissement. Il s’agit de passer de 30 à 50 hectares, pour y installer un méthaniseur, des centaines de panneaux solaires ou encore une unité de traitement de combustibles solides de récupération. Une démarche écologique selon l’entreprise.

Une cinquantaine d’espèces impactées ?

Mais certains se montrent sceptiques. Tel que présenté, le projet nécessite de "raser vingt hectares de bois habités par des espèces protégées" selon Jean de Gonfreville, membre du collectif Montmirail, qui réunit une centaine de personnes. "Rien que les oiseaux, ce sont 35 espèces concernées, et si on ajoute les reptiles et chauves-souris, on monte à 51" assure celui qui habite le village sarthois depuis une douzaine d’années.

"On a revu notre copie"

"Les espèces ne sont pas menacées, on propose énormément de mesures pour les protéger, notamment en les déplaçant ou recréant des habitats" répond Laurence Longuet, directrice des relations institutionnelles pour Paprec. Le groupe a sollicité "l’autorité environnementale, le conseil scientifique régional, mais aussi une écologue et la préfecture" et, comme les premiers retours "n’ont pas été bons, on a revu notre copie".

Des aménagements encore possibles

L’enquête publique se termine le 13 juin, et sera suivie d’un rapport du commissaire enquêteur, avant l’avis définitif du préfet de la Sarthe. "S’il reste encore quelques faiblesses, elles seront de toute façon complétées par les services de l’État" poursuit Paprec. "Dans tous les cas, ce sera un dossier qui sera au meilleur de ce qu’on peut faire pour protéger la biodiversité", promet le groupe, tout en rappelant que l’enfouissement va baisser sur place.

Une réduction de l’enfouissement... limitée

En 2015, le gouvernement fixait l’objectif de réduire de 50% le tonnage de déchets enfouis dans les dix années suivantes. "La diminution proposée par Paprec sur l’enfouissement est ridicule, puisqu’on passerait de 90 000 tonnes à 75 000 tonnes par an" relève Jean de Gonfreville, soit -17%, loin des -50%. "Cet objectif s’est basé sur des baisses de quantités de déchets produites qui ne se réalisent pas à l’heure qu’il est" rétorque Paprec.

enquête publique du 12 mai au 13 juin
dossier consultable sur le site web de la préfecture