Un lundi noir pour la circulation à Blois

Kamel El Adraoui fera partie de la centaine de taxis grévistes ce lundi 19 mai à Blois.

Modifié : 18 mai 2025 à 22h35 par Nicolas Terrien

Les taxis qui avaient annoncé quelques jours plus tôt leur opération escargot ont été rejoint dans le week-end par les agriculteurs de la Coordination Rurale 41. Il ne fera pas bon circuler en voiture sur l’agglomération blésoise ce lundi 19 mai... Ni sur Tours et Châteauroux !

Pierre Bouffart s’affirme déjà désolé pour la gêne occasionnée. "C’est une opération nationale et ce n’est pas nous qui décidons, mais à un moment, il faut savoir se faire entendre !" explique le président de l'Union Nationale des Taxis de Loir-et-Cher. Le mouvement a été décidé la veille de l’assemblée générale de l’UNT 41 qui s’est tenue vendredi soir à Blois. Trois jours plus tôt, des agriculteurs de la Coordination Rurale s’étaient parqués devant le tribunal de Blois en soutien à leurs collègues d’Agen, avec en filigrane l’exposition de l’ensemble des revendications du monde agricole. Dans le week-end, ces derniers ont décidé de se joindre au mouvement des taxis, à travers cette action de blocage qui a prévu de se former dès 6h30 du matin au niveau du rond-point de la patte d’oie à Saint-Gervais-la-Forêt. Ce dimanche soir, Pierre Bouffart attendait aussi les retours des transporteurs routiers et des auto-écoles... "On sait qu’on va déranger beaucoup de gens, mais c’est le seul moyen de se faire entendre" concède Kamel El Adroui, artisan taxi à Saint-Léonard-en-Beauce : "On espère que les gens comprendront".

Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Un mouvement qui va s’étirer sur la journée

Une centaine de taxis sont prévus pour constituer le cortège qui partira en opération escargot à partir de 6h30, renforcés par des tracteurs d’agriculteurs de la Coordination Rurale. Trois heures de forts ralentissements sont à prévoir sur la voie rapide, jusqu’au rond-point de Poulain, en passant évidemment par celui dit de Cap Ciné. De là, la file de taxi doit rejoindre les abords du centre hospitalier et de la préfecture en fin de matinée. Après un entretien organisé avec les services de l'Etat, le défilé de taxis prendra la direction de la CPAM, où une délégation doit aussi être reçue. En milieu d’après-midi, le cortège partira pour la Polyclinique, en attendant des nouvelles des instances nationales qui doivent rencontrer le ministre des Transports, avec dans les rangs parisiens, des taxis venus du Cher, du Loiret et d’Eure-et-Loir. Pierre Bouffart insiste sur la reconductibilité de l'action : "Nous pourrions être mobilisés encore jusqu’à 18h ou 20h, selon ce qui sera dit au national". Simultanément, à Tours, les taxis ont prévu de se mobiliser aux abords des hôpitaux, tandis que ceux de l’Indre envisageraient de bloquer l’A20.

Les artisans taxis du Loir-et-Cher mobilisés ce lundi 19 mai sur l'agglomération de Blois.

Une revendication majeure au compteur

Dans un communiqué, l’UNT dénonce "des déséquilibres croissants dans le secteur du transport public de personnes". En substance, alors que les tarifs des taxis sont déjà réglementés, la crainte est que la Caisse nationale d’assurance maladie ne leur impose un tarif, et ainsi qu’elle s’immisce dans les relations tarifaires entre les assurés transportés et les taxis, "et sans réelle concertation avec les acteurs de terrains" déplore l’UNT. "Il faut savoir que les transports assis professionnalisés, les TAP, représentent 90% du chiffre d’affaires d’un artisans taxi" précise Pierre Bouffart. "Si cette nouvelle convention passe au 1er octobre, nous perdrons donc en moyenne entre 30 et 40% de notre chiffre d’affaires". Autrement dit, la CNAM ne paierait plus que l’aller, mais plus le retour, ni l’attente. Et le président ne cache pas les conséquences de ce mouvement pour les malades qui devaient être pris en charge ce lundi 19 mai : "Ce sont 400 personnes qui ne pourront pas honorer leur rendez-vous. Cela montre aussi notre utilité, surtout en ruralité".