A l’hôpital, 80% des malades en soins intensifs avaient refusé le vaccin
Publié : 15 décembre 2021 à 11h50 par Emilien Borderie et Jonathan Lateur
Si le vaccin anti-Covid n’empêche pas la transmission, il évite au moins les formes les plus graves de la maladie. Joël Pannetier, directeur de crise au centre hospitalier du Mans, en sait quelque chose et appelle les réfractaires à réagir, en prévision d'une fin d'année qui s'annonce très compliquée.
C’est un cri d’alarme lancé par les soignants. Alors que la cinquième vague épidémique de Covid-19 oblige à déprogrammer une nouvelle fois les interventions considérées comme étant non urgentes, le "plan blanc" a été déclenché dans tous les établissements de santé des Pays-de-la-Loire. Le principe étant d’augmenter la capacité en lits. Ce mardi 14 décembre, on dénombrait, sur l’ensemble de la région, 545 patients traités suite à une contamination -soit 17 de plus en quatre jours- dont 109 en réanimation -15 admissions supplémentaires-.
Les non vaccinés vont avoir "un impact colossal"
A l’hôpital du Mans, 80% des malades pris en charge en soins intensifs pour cause de contamination avaient fait le choix de ne pas se faire vacciner : "On a la chance d’avoir l’arme qui fonctionne pour lutter contre le Covid, c’est-à-dire la vaccination. On est d’ailleurs l’un des pays les mieux vaccinés du monde. Mais aujourd’hui, le faible nombre de personnes qui hésitent encore sur la vaccination a déjà et va avoir un impact colossal à l’occasion des fêtes de fin d’année" alerte Joël Pannetier, directeur de crise au centre hospitalier de la capitale sarthoise.
Un volume de transmission "qui va être énorme"
"Pendant les fêtes, on va avoir un volume de transmission du virus qui va être énorme" affirme Joël Pannetier : "Et à nouveau, on va se retrouver avec des personnes à risque, qui vont arriver en réanimation et qui vont décéder" ajoute-t-il, persuadé que "le mois de janvier va être noir". Or, le directeur le répète, fataliste : "Le personnel des hôpitaux est littéralement épuisé, deux ans de crise ont vraiment abimé le système... Chacun a fait preuve d’une très grande adaptabilité, d’une résilience unique malgré des changements d’horaire quotidien et l’obligation de s’occuper de patients qui ne sont pas de sa spécialité... La vie personnelle est forcément impactée".