A la rencontre de ces vignerons "nouvelle génération"

Viticultrice

Publié : 30 novembre 2023 à 18h55 par Nicolas Terrien

Zoé Puzelat, 25 ans et Simon Tessier, 36 ans... Ils représentent la nouvelle génération des vignerons bios et nature en Loir-et-Cher. Et on pourra goûter -entre autres- leurs productions sur le Salon des Vins du Coin ce samedi 2 décembre à Blois.

Ils sont souvent à peine trentenaires, et après quelques expériences étudiantes et professionnelles, ils se lancent dans la viticulture ! Après une fac' de sociologie à Tours et quelques années d’exercice en tant que caviste à Nantes, Simon Tessier a repris les 27 hectares de l’exploitation familiale à Cheverny. "Je ne me destinais pas à ça, mais je me suis fait rattraper !" s’amuse le vigneron qui a attiré dans l'aventure sa compagne Marie Drancourt, exerçant auparavant dans la communication. Le père, Philippe, est à présent retraité... et salarié ! A quelques kilomètres de là, aux Montils, c’est Zoé Puzelat qui s’affaire à retirer les lies d’une cuve de "Frileuse 2023". "Je suis revenue sur l’exploitation en 2018, après ma formation au lycée viticole d’Amboise" explique la jeune femme. Rejointe par sa sœur Louise en 2020 après ses études d’anthropologie, elles s’apprêtent à reprendre les rênes du Clos du Tue-Bœuf à la suite de leur père Thierry, et de leur oncle Jean-Marie.

Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Evolutions, révolutions et expérimentations

"Pour nous, il ne s’agit pas de faire des vins très différents" assure Zoé, néanmoins très sensible aux évolutions climatiques qui la forcent à se projeter. "Nous travaillons sur de nouveaux cépages plus adaptés au changement climatique, quitte à réduire un peu la taille du domaine et à moins travailler les cépages déjà très présents dans la région". Presque une révolution en marche pour la représentante de la troisième génération Puzelat depuis 1960. A Cheverny, Simon a aussi ses idées pour apporter une touche personnelle à l’héritage familial, avec un mot clé : l'expérimentation ! "Ça peut être de travailler sur du parcellaire, ou de tenter des vinifications spéciales". A l’image de ces grains de raisin entiers de cépage Romorantin en train de macérer dans une des amphores que son père Philippe Tessier a ramené de Géorgie. Un voyage qu’il a effectué au pays reconnu comme étant le berceau mondial du vin avec un certain... Thierry Puzelat !

Simon Tessier a repris l'exploitation familiale à Cheverny en 2020.

Une association de vignerons nature en Loir-et-Cher

Pour la première fois, le Salon des Vins du Coin s’installera dans la Halle-aux-Grains, à Blois, ce samedi 2 décembre de 10h à 18h. Un lieu qui permettra à 27 vignerons de présenter trois cuvées chacun à des amateurs souvent convaincus par ces vins bien singuliers, et parfois -il faut l’avouer- au caractère bien trempé ! "Ils sont issus de l’agriculture biologique, vendangés manuellement et vinifiés de la manière la plus naturelle possible" argumente Simon Tessier, et avec très peu d’intrant. "Pas plus de 40 milligrammes de SO2", c’est-à-dire de sulfites, qui servent à stabiliser le vin après la fermentation et avant la mise en bouteille. "C’est donc une vinification à risque" admet Simon, mais a priori payante. Car si la viticulture connaît d’importantes difficultés en ce moment, la production de vins bios et nature apparaît encore relativement préservée. Moins il y a de soufre, moins on souffre ?

Présentation du Salon des vins du coin avec Nicolas Terrien :