Hôpital de Saint-Calais : "C’est comme si son passage à l’acte n’avait pas eu lieu"

6 février 2017 à 8h57 par Jonathan Lateur

Sept mois après le suicide d'un cadre infirmier de l'hôpital de Saint-Calais, l'Inspection générale des affaires sociales a rendu ses conclusions. Un rapport loin de satisfaire les syndicats et l'association de lutte contre le harcèlement moral en Sarthe.

Incompréhension à Saint-Calais. Les conclusions du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, suite au suicide d’un infirmier de l’hôpital, ne passent pas. Les enquêteurs de l’Igas dédouanent la direction de toute responsabilité, après le passage à l’acte de Franck Lemaire. Pourtant ce dernier, dans plusieurs lettres, avait clairement accusé sa hiérarchie : "Dans ses courriers, il nomme précisément les responsables de son mal-être. Il n’y a pas de place à l’interprétation ou à d’autres versions. Clairement, la parole de cet infirmier n’a pas été entendue" regrette Agnès Maillard, présidente de Thémis, association de lutte contre le harcèlement moral en Sarthe.


Déni de justice pour la CGT


Pour sa part, la CGT se dit consternée par les conclusions du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales : "Malgré les accusations argumentées du défunt, la direction est innocentée ! La déception et la colère sont énormes parmi les salariés. L’impunité à l’encontre des dirigeants semble perdurer malgré les nombreux témoignages et constatations. Les services du ministère de la Santé privilégient la gestion comptable à la gestion humaine" déplore le syndicat qui appelle les salariés de l’hôpital à "réagir pour dénoncer ce déni de justice". Et après l’enquête administrative, c’est maintenant la justice qui va se pencher sur ce suicide, pour déterminer la responsabilité pénale de la direction.