Nogent-le-Rotrou : grève massive au collège Pierre-Brossolette

Crédit : Crédit photo : Corentin Allain

27 juin 2018 à 10h11 par Corentin Allain

La très grande majorité des enseignants a cessé le travail ce mardi 26 juin au collège Pierre-Brossolette, à Nogent-le-Rotrou : ils dénoncent notamment le fait que les parents ne puissent plus obtenir de dérogations pour que frères et s-urs soient scolarisés au même endroit.

"Cela fait 17 ans que j’enseigne, et c’est la première fois que j’entends dire qu’on sépare des fratries !". Mathieu est prof de musique au collège Pierre-Brossolette de Nogent-le-Rotrou, et comme la grande majorité de ses collègues, 99% d’après lui, il a cessé le travail ce mardi 26 juin. Dans leur viseur, la difficulté pour les parents d’obtenir une dérogation pour inscrire leur enfant en sixième, quand bien même l’un de ses frères ou sœurs est déjà scolarisé dans l’établissement.


Un quotidien beaucoup plus compliqué


C’est le cas rencontré par Julie, cette maman de deux garçons. Le premier est en 4e à Pierre-Brossolette, et le second devait intégrer l’établissement en 6e à la rentrée prochaine, sauf que cela lui a été refusé. "C’est contraignant, pour les sorties scolaires par exemple, ou les horaires de bus. Et puis le petit est frustré, il a l’impression qu’on ne veut pas de lui" explique-t-elle. Autre regret, celui d’Angélique, prof de lettres, qui craint que le refus d’accueillir des enfants venus de communes alentours mette fin à une certaine mixité sociale.


Des enfants chamboulés


Geoffroy, lui, est doublement concerné : prof de technologie dans l’établissement, il est aussi papa d’un petit garçon qui est en 5e, et d’une petite fille qui devait rentrer en 6e en septembre. "Son collège de secteur est sur La Loupe. Cela veut dire que si elle fait sa rentrée là-bas, son frère qui a déjà fait deux ans ici va devoir quitter ses copains, abandonner le théâtre et son envie de faire latin en 4e" déplore-t-il.


Prochaine étape le mardi 3 juillet, pour une rencontre avec le DASEN, le Directeur Académique des Services de l’Education Nationale. Les grévistes comptent y défendre leurs arguments sur ce sujet, ainsi pour le maintien d’une classe à la rentrée prochaine.