Nouveauté à Deauville : le BTS "Management opérationnel de la sécurité"

3 octobre 2022 à 14h23 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

Neuf étudiants inaugurent en cette rentrée scolaire 2022 le nouveau BTS "MOS" -pour "management opérationnel de la sécurité"- lancé par le lycée Saint-Joseph, à Deauville. Il s'agit de former, sur demande des professionnels du secteur, les cadres intermédiaires au sein de la sécurité privée.

Suivre un cursus et trouver un travail dans la foulée, une fois le diplôme en poche. Une trajectoire dont rêvent de nombreux parents et étudiants. Au lycée Saint-Joseph de Deauville, une nouvelle formation vient de voir le jour en septembre : le BTS "MOS" -pour "Management opérationnel de la sécurité"-. Cursus mis en place, sur demande des professionnels du secteur -qui ont de gros besoins de recrutement-, pour former les cadres intermédiaires au sein de la sécurité privée. Neuf étudiants le suivent en attendant l’arrivée d’une dixième personne d'ici la fin de ce mois d'octobre. Parmi eux, Lucas Gesret et Flavien Lhermitte. Lucas, qui habite à Pont-l’Evêque, est sapeur-pompier volontaire à l’extérieur mais aussi agent de sécurité de la voie publique l’été. Il fait également partie d’une association agrée de sécurité civile. Lucas aimerait devenir officier chez les sapeurs-pompiers. Flavien, lui, vient du sud de l’Eure. Il a découvert l’existence du BTS "MOS" après avoir fait un stage dans la sécurité incendie. Concernant son futur métier, le choix n’est pas encore arrêté.

Des cours dispensés par des professionnels de terrain


Après leurs deux ans de formation, ces élèves pourront décrocher un CDI dans la sécurité privée ou alors poursuivre leurs études. Avant ça, ils devront se frotter à des cours : mise en œuvre d’une prestation de sécurité privée, mise en œuvre d’une prestation commerciale, ressources humaines-management et participation à la sécurité globale, sans oublier des matières communes aux BTS tertiaires comme la culture économique juridique et managériale, le français et l’anglais. Des stages leur permettront aussi de découvrir l’envers du décor. De quoi les préparer aux métiers du management, à la gestion d’une équipe -quand on veut évoluer dans le domaine de la sécurité-. Des cours dispensés par des enseignants certifiés et des professionnels de terrain, des responsables de sécurité.

Titre :Lucas Gesret et Flavien Lhermitte :

Option télépilotage de drone


Une option facultative a été ajoutée : un module surveillance humaine et gardiennage. "Car ceux qui sont issus d’un bac général ou technologique ne sont pas titulaires d’une carte professionnelle pour travailler en sécurité. Cela peut être embêtant pour exercer dans ce milieu même si les cadres intermédiaires ne sont pas amenés à être agent de sécurité. Mais, s’il y a un souci d’effectif et qu’ils doivent prêter main forte, alors ils auront besoin de la carte. Et puis, c’est bien qu’ils connaissent les différentes tâches de terrain pour mieux diriger leurs équipes" explique Erwan Le Courtois, responsable du BTS "MOS" au lycée Saint-Joseph, à Deauville, école dans laquelle une option bien spécifique a été créée : "Elle n’est pas dans le référentiel, elle a été demandée par les professionnels du secteur. C’est assez unique sur la Normandie et même sur le grand ouest : c’est le télépilotage de drone. On travaille avec deux sociétés spécialisées. De quoi ajouter une compétence clé, très utile dans l’armée et dans le privé".

Très peu de BTS MOS en Normandie


Erwan Le Courtois est aussi enseignant au lycée Saint-Joseph, à Deauville -établissement privé sous contrat d’association avec l’Etat dans lequel le BTS proposé coûte 900 euros à l’année aux élèves-. Il donne des cours aux étudiants de bac pro "Métiers de la sécurité". Une formation également mise en place au Havre, à Rouen, Evreux, Vire, Alençon, Agneaux et Deauville. Les BTS "MOS" se font plus rares. "Les premiers ont vu le jour en septembre 2020 en France. En Normandie, il n’y a pour le moment que le lycée Saint-Joseph de Deauville à proposer ce cursus, une école au Havre et une autre à Evreux". Un enseignement pour lequel la demande ne manque pas. Le taux de pression est important. Pour la première promotion du BTS "MOS" à Deauville, il y avait 103 candidats pour seulement 24 places. "On ne dépassera jamais les 24 élèves. On n’a en pris que dix cette année, car on vient d’ouvrir la formation, c’est une période de rodage. C’est aussi un moyen de mieux placer les jeunes en stage".

Titre :Erwan Le Courtois :

1 700-1 800 euros nets pour débuter


Ce BTS est ouvert aux bacheliers en premier lieu, pensé à la base pour les élèves de bac pro des métiers de la sécurité. Mais pas seulement. Il intègre aussi les bac pro généraux et technologiques ou encore des personnes qui auraient débuté une autre formation. "On va même avoir une femme de 43 ans dans la première promotion, elle va arriver en octobre. Une personne qui œuvre déjà dans le secteur, mais avec le BTS, elle va pouvoir monter en grade, avoir des échelons supérieurs et ainsi pouvoir être désignée à des postes inaccessibles si on n'est pas encore titulaire du diplôme référent". A la clé, des salaires plutôt intéressants. Il y a une fourchette en termes de revenus pour les cadres intermédiaires. "En début de carrière, on peut émarger à 1 700 ou 1 800 euros nets mensuels, avant de monter à 2 500, 2 600 voire plus. Tout dépendra de la taille de l’entreprise et des marchés que l’on décrochera". Cela peut être un hypermarché qui délègue la sécurité à une société extérieure, ou encore la sécurisation d’une manifestation organisée par une collectivité, et même les Jeux olympiques.

Titre :Erwan Le Courtois :