Apologie du terrorisme : six mois de fermeture pour la mosquée d'Allonnes

La mosquée d'Allonnes, rue Charles-Gounod
La mosquée d'Allonnes, rue Charles-Gounod

Publié : 2 novembre 2021 à 11h46 par Emilien Borderie

Si la décision n'est tombée que ce lundi 25 octobre, les lieux étaient néanmoins sous surveillance depuis plusieurs années : aux portes du Mans, la mosquée d'Allonnes fait l'objet d'un arrêté préfectoral de fermeture pour une durée de six mois. Les services de l'Etat relèvent qu'on y a régulièrement fait l'apologie du terrorisme, y compris devant des enfants.

L'arrêté, signé du préfet de la Sarthe, Patrick Dallennes, est tombé ce lundi 25 octobre : six mois de fermeture pour la mosquée d'Allonnes. Les services de l’Etat se justifient en mettant en avant de très nombreux extraits de prêches tenus au sein de l'établissement ou de cours dispensés aux enfants de son école coranique. Des enfants, qu’on a par exemple invités à ne pas respecter la minute de silence dans la foulée de la tuerie de Charlie Hebdo en 2015, et auxquels on a en revanche demandé de "remercier Dieu" qui avait ainsi "vengé le prophète". Après la republication des caricatures de Mahomet, cinq ans plus tard, l’un des imams a réuni des jeunes en leur expliquant que "ces gens méritaient la mort". Suite à l’assassinat de Samuel Paty, le personnel de la mosquée d'Allonnes s’est ouvertement réjoui en érigeant l’auteur de l’attentat en "martyr". En novembre dernier, un fidèle des lieux a lui affirmé que ces attaques "étaient des signes forts contre la France et les Français" à même de leur faire "enfin comprendre" que les musulmans étaient "prêts à faire la guerre".

Afficher un soutien factice aux victimes des attentats

Face à des enfants toujours -l'école coranique compte une centaine d'inscrits-, la préfecture de la Sarthe affirme qu'ont été vantés "le jihad armé, la haine des juifs et la mise à mort des homosexuels" par le biais d’un animateur aux méthodes "physiquement violentes" et dont certains parents s’étaient plaints : l’intéressé n’a pas été écarté pour autant, mais on lui a demandé de faire en sorte que le contenu de ses enseignements ne s’ébruite pas. Plus troublant encore, des représentants de la mosquée d’Allonnes ont été invités, et ils l’ont fait devant la presse et en public, à afficher faussement leur soutien envers les victimes des attentats, aux côtés des catholiques, qualifiés en coulisses de "kouffars" -terme extrêmement péjoratif pour désigner tous ceux qui ne sont pas de confession musulmane- : la notion de "taqiya" -"dissimulation" en français- ayant alors été évoquée pour convaincre les fidèles de se rendre dans une église. Les responsables incriminés disposent d'un délai de deux mois s’ils souhaitent faire appel pour "excès de pouvoir" devant le tribunal administratif de Nantes.