Au Mans, journée-test pour le premier bus articulé à l'hydrogène

A bord du bus à hydrogène

Modifié : 3 novembre 2025 à 20h33 par Emilien Borderie

C'est la première fois, ce lundi 3 novembre, qu'un bus articulé motorisé à l'hydrogène circulait avec des passagers à bord au Mans.

"Il a quelque chose de spécial, ce bus ?" interroge spontanément une femme installée sur une banquette avec sa fille, un peu étonnée de voir monter à bord toute une délégation d'élus, d'officiels et de journalistes en train de regarder dans tous les sens : "Et oui Madame, ça fonctionne à l'hydrogène, il y en aura trois autres comme celui-là dans pas très longtemps sur les Chronolignes quand les travaux seront finis !" lui répond Stéphane Le Foll, maire du Mans, qui s'est invité dans le véhicule à l'arrêt "République" en début de soirée ce lundi 3 novembre.

Une première journée test

C'est la fin de la toute première journée de fonctionnement commercial, autrement dit "normal", pour ce grand autobus articulé de marque Mercedes 100% électrique avec moteurs effectivement alimentés à l'hydrogène, technologie qui ne rejette rien d'autre que de la vapeur d'eau, zéro émission nocive : "En France, il n'y a que Le Mans et Pau qui ont passé commande de ce modèle" complète Stéphane Le Foll, avant d'insister sur la pertinence des quelque 400 kilomètres d'autonomie annoncée, en phase avec les lignes actuellement en chantier.

Le Mans

Hydrogène made in Vendée

Pour les passagers, comme dans n'importe quel véhicule électrique, l'absence de vibrations de même que le silence font leur petit effet. "Pour nos conducteurs aussi, c'est beaucoup plus agréable que le thermique, c'est une vraie amélioration des conditions de travail" ajoute Arnaud Demailly, directeur de la Setram, la régie des transports en commun. Le "carburant" lui, vient de Vendée : "C'est de l'hydrogène vert, produit par électrolyse avec de l'eau de mer... Il est livré au Mans par des camions qui, rassurez-vous, roulent eux-mêmes à l'hydrogène !" précise le maire.

Le Mans

Des engins plus chers

Dépollués, confortables, jolis... mais chers. A plus d'un million d'euros l'unité, ces bus articulés se vendent à des tarifs assez nettement supérieurs au thermique : "C'est plus cher à l'achat, oui, c'est pour ça qu'on va rester à 10% d'hydrogène à la Setram à ce stade, en complétant avec de l'électrique classique et pour le reste avec du biogaz" répond Stéphane Le Foll, qui s'attend aussi à des dépenses allégées s'agissant de la maintenance de ces véhicules, réputée moins onéreuse. A vérifier après les premières dizaines de milliers de kilomètres !