Blois : France Loisirs referme définitivement le livre

Cathy Seigneuret a fait toute sa carrière professionnelle à France Loisirs à Blois.

15 décembre 2021 à 10h19 par Nicolas Terrien

C’est une institution quadragénaire qui s’apprête à fermer ses portes dans le centre-ville : ce lundi 20 décembre à 19h, France Loisirs aura vendu les derniers livres de sa longue histoire à Blois.

Après le placement en liquidation judiciaire du groupe Actissia (propriétaire de l’enseigne) le 25 octobre dernier, les personnels de France Loisirs au niveau national étaient dans l’attente de connaître lequel des deux repreneurs allait être choisi. Le Tribunal de Commerce de Paris a statué ce lundi 13 décembre en faveur de la Financière Trésor du Patrimoine qui acte la suppression de 600 emplois et la reprise de seulement 14 magasins en France sur 122. Ainsi, l'implantation blésoise au numéro 20 de la rue Porte-Côté fermera définitivement ses portes après plus de quarante ans d’échanges avec ses 2 500 clients-abonnés loir-et-chériens. "On aura tout de même vécu de belles années à France Loisirs" préfère se rappeler Cathy Seigneuret, arrivée au sein du club de livres en 1982.

Quatre salariés à Blois

Blois n’est pas le seul magasin à baisser le rideau. Il en est de même pour Orléans, Montargis, Chartres... En Centre-Val-de-Loire, seul Tours est maintenu dans les plans du repreneur. Et en laissant partout des personnels sur le carreau, dont quatre à Blois. Réunis en assemblée générale en visioconférence dans l'après-midi de ce mercredi 15 décembre, les salariées ont pu obtenir des précisions sur leurs conditions de départ -licenciement et dispositif d’accompagnement-, ainsi que sur le calendrier élaboré par le repreneur. "Nous fermerons définitivement le lundi 20 décembre à 19h" vient d’apprendre avec émotion Cathy Seigneuret. "C‘est dur de finir comme ça...". En effet, France Loisirs, c’est toute sa vie professionnelle. Elle y a fourbi ses premières armes en 1982, jusqu’à prendre la direction de la boutique blésoise en 1998 et récemment de celle d’Orléans.

Cathy Seigneuret
Le magasin blésois était installé au 20 rue Porte-Côté depuis septembre 1982.

Des erreurs stratégiques ?

La pandémie n’est certainement pas le seul motif de la fin de France Loisirs. Un redressement judiciaire était déjà intervenu en 2018, laissant présager des inquiétudes qui se transforment aujourd’hui en coup dur. "C’est sûr que ce n’est pas une surprise" avoue la directrice, en admettant aussi quelques virages manqués. "Nous n’avons pas su nous positionner à l’arrivée de l’internet, et puis nous nous sommes parfois dispersé avec la vente de cosmétiques, d’huiles essentielles, de téléphonie... Les clients n’ont pas compris". La question du modèle même de l’enseigne, c’est-à-dire l’abonnement, n’était plus en phase avec le public à l’heure d’Amazon. "Mais depuis un long moment, nous étions ouverts à tous. Peu de gens le savaient. C’est dommage".

Cathy Seigneuret