Blois : l’entreprise JTEKT négocie son virage électrique

JTEKT à Blois se lance sur le marché du véhicule électrique

15 novembre 2022 à 20h05 par Nicolas Terrien

Le secteur automobile poursuit sa mue vers davantage d’alternatives aux technologies thermiques, et JTEKT parie sur une nouvelle pompe hydraulique dédiée aux véhicules électriques.

Nom de code "MA 11" ! Il s’agit de la toute nouvelle ligne de production de JTEKT, opérationnelle depuis février 2022 sur son site des Onze-Arpents à Blois -220 salariés-. Après quinze ans de travail sur un produit quasi-unique qu’est la pompe hydraulique pour direction assistée, l’entreprise appartenant à un groupe japonais se lance dans une nouvelle aventure industrielle basée sur une technologie justement développée au pays du soleil levant, et adaptée pour la France. "Nous avons investi 11 millions d’euros pour nous inclure dans le marché du véhicule électrique" explique Jean-Christophe Abgrall, le directeur des opérations de JTEKT Blois. Il s’agit ici d’une petite pompe hydraulique pilotée par un mécanisme électrique, et destinée à refroidir et à lubrifier le moteur des voitures qui en sont aujourd’hui équipées, comme la Nissan Ariya et la Renault Mégane e-Tech.

Jean-Christophe Abgrall :

Pour les voitures, en attendant les camions ?

La fin annoncée des moteurs thermiques ne semble pas tout remettre en question dans ce process. "Il y a en effet beaucoup d’échauffement sur ce type de véhicule, et il faut toujours un recours à l’hydraulique pour obtenir un meilleur rendement" justifie Jean-Christophe Abgrall. Il n’empêche qu’il représente un changement important pour l’entreprise, tant en termes de compétences que de compétitivité dans un marché mondial très disputé. Car plutôt que de parler de diversification, le dirigeant préfère le terme "transition industrielle" en passant d’un mono-produit à une gamme de produits adaptables aux différentes marques de voitures, voire de camions. Mais pour le moment, le marché de l’électrique reste très fluctuant et peu stable. "Après les difficultés post-crise Covid-19, nous avons redémarré cette chaîne de production en trois-huit seulement en avril".

Jean-Christophe Abgrall, directeur des opérations sur le site de JTEKT Blois.

Un avenir conditionné au succès du produit

En jonglant avec les approvisionnements aléatoires, JTEKT Blois parvient à produire 1 200 pièces par jour, mise sur 350 000 à l’année, et envisage une montée à 500 000 si les marchés se stabilisent et que les demandes des constructeurs augmentent. "En fait, nous devons nous adapter. Mais nos projections pour 2023 sont plutôt favorables" et ceci sur la base d’un produit un peu moins cher que la production historique, mais surtout beaucoup plus concurrentiel. En effet, de cinq acteurs mondiaux dans la pompe hydraulique "classique" qui arrive en fin de vie, on passe à vingt-sept pour la technologie électrique ! "Nous devons donc trouver la bonne rentabilité si nous voulons continuer à produire ce type de produits" confesse le directeur de JTEKT Blois. D’ailleurs, l’avenir du site loir-et-chérien passe par là : "Il y a toujours des incertitudes, tout dépend de comment le véhicule électrique évoluera" et aussi des orientations industriels choisies, sûrement.

Jean-Christophe Abgrall :