Blois : le militaire distribuait des tracts appelant à s’en prendre aux minorités

L'homme a comparu à la barre du tribunal de Blois ce lundi 6 novembre.

Publié : 6 novembre 2023 à 17h59 par Bastien Bougeard

Un homme de 36 ans comparaissait devant le tribunal de Blois ce lundi 6 novembre. Il avait été interpellé trois jours auparavant à Pierrefitte-sur-Sauldre en train de distribuer des tracts appelant à "rétablir la domination de la race blanche".

Un profil "ambivalent". C’est l’adjectif qui est revenu pour décrire l’homme de 36 ans qui comparaissait devant le tribunal de Blois ce lundi 6 novembre. Il avait été interpellé quelques jours plus tôt à Pierrefite-sur-Sauldre en train de poster des tracts de "Démocratie Participative", un groupuscule néonazi. Sur ces papiers figurent des croix gammées, un aigle "rappelant  une période obscure" a souligné le président du tribunal, ainsi que des phrases incitant "les hommes blancs" à s’en prendre aux personnes noires, juives, arabes et de la communauté LGBT pour "rétablir la suprématie de la race blanche".

"Le besoin d'être transgressif"

Ce sont trois habitants de Pierrefitte-sur-Sauldre qui, l’ayant pris pour un voleur, ont maîtrisé ce capitaine de corvette affecté en Île-de-France. L'intéressé était venu passer quelques jours chez son père dans le Cher voisin, avant de commettre les faits. Dans le box des prévenus, l’homme ne conteste pas les faits et lors de ses déclarations aux gendarmes, il reconnaît même que les termes de ce tract sont "grossiers, caricaturaux et outranciers". Pourtant, il admet aussi avoir eu une période antisémite "entre 2010 et 2014". Son geste, il le justifie, en souriant, par "le besoin d’être transgressif".

Neuf mois de prison dont six ferme

"Nous avons un individu qui suit comme un mouton les préceptes de Démocratie Participative" souligne la procureure. Le suspect a été appréhendé alors qu’il portait une casquette pour ne pas être reconnu et des gants en latex pour ne pas laisser d’empreintes. Il a également agi dans un département limitrophe pour brouiller l’enquête : autant de méthodes qui peuvent être retrouvées sur le site internet du groupuscule. "Là où il est censé protéger la France, il nous offre la division et la catégorisation en reconnaissant qu’il existerait des races et des sous-races". Il est condamné à 9 mois de prison dont 3 mois avec sursis et avec maintien en détention. Il devra aussi suivre des soins psychiatriques. Il a également interdiction de séjourner en Loir-et-Cher et de détenir une arme. Il écope, enfin, d’une amende de 5 000 euros.