Emeutes à Blois : "On aurait cramé" réagit Yann Bourseguin

Blois

3 juillet 2023 à 15h29 par Alexandre Sanson, Jonathan Lateur, Emilien Borderie

Yann Bourseguin revient sur l'assaut du poste de la Police municipale de Blois par les émeutiers dans la soirée de ce jeudi 29 juin. L'adjoint à la mairie en charge de la Tranquillité publique en aura été aux "premières loges".

"On a eu peur d'y passer, très clairement..." soupire Yann Bourseguin : l'adjoint à la mairie de Blois, en charge de la Tranquillité publique, était présent dans les locaux de la police municipale dans la soirée de ce jeudi 29 juin, lorsque plusieurs dizaines de jeunes émeutiers ont commencé à attaquer les lieux. "Il y a 150 à 200 personnes qui ont convergé de plusieurs points des quartiers nord, armés de barres de fer et munis de cocktails molotov : ils sont entrés dans la cour en donnant des coups de pied dans le portail, ils s'en sont pris aux véhicules, ils ont réussi à rentrer dans le hall, ils ont essayé de faire plier la porte derrière laquelle on s'était barricadé. Ça a duré vingt à vingt-cinq minutes, on a appelé à l'aide très rapidement et les agents de la police nationale sont venus nous secourir" raconte l'élu, avec beaucoup d'émotion dans la voix.

On a basculé dans un "état second"

Yann Bourseguin, qui n'accuse personne, ne mâche néanmoins pas ses mots et assure pouvoir parler de "tentative de meurtre". Cet élu, habitué de la vie de la collectivité depuis plusieurs décennies, spécialiste de l'éducation populaire, n'oubliera pas le moment : "Il y avait deux solutions : soit ils montaient à la confrontation avec nous qui étions confinés à l'étage avec au mieux une porte blindée ou une armoire métallique de plus pour nous protéger, soit ils avaient juste à mettre le feu et comme on n'avait aucune possibilité de sortir, on aurait cramé" raconte-t-il, ajoutant ne pas se souvenir si, avec les cinq personnes qui l'entourait, "le calme ou la sidération" l'avait emporté, mais assurant avoir basculé "dans un état second", qui a aussi prévalu lorsqu'il a fallu quitter le bâtiment "en courant dans les flammes".