"Carambar & Co" à Villebarou : pas de gaz, pas de chocolat !
13 septembre 2022 à 22h13 par Nicolas Terrien
C’est une des solutions envisagées pour faire face à une éventuelle pénurie énergétique cet hiver : le délestage, soit des coupures temporaires de l’alimentation en gaz ou en électricité. En Loir-et-Cher, les entreprises sont consultées, et certaines alertent déjà sur les conséquences pour leur activité, comme "Carambar & Co" aux portes de Blois.
On le sait, le gouvernement appelle à la sobriété énergétique sur fond de guerre en Ukraine et de l’indisponibilité partielle du parc nucléaire français -12 réacteurs sur 56 sont actuellement à l’arrêt-. Les préfets sont donc chargés d’identifier ceux qui, parmi les plus gros consommateurs de gaz et d’électricité, seront susceptibles d’être interrompus dans leur approvisionnement. Ce qui donne des sueurs froides à de très nombreux dirigeants industriels, comme chez "Carambar & Co" où l'on fabrique le célèbre chocolat "Poulain" avec 150 salariés à Villebarou : "Nous produisons 35 000 tonnes de chocolat par an, donc vous imaginez la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir à plus de 35 degrés ce tonnage-là, ça en fait du gaz..." illustre François Berne, le patron du site. Et pour cause : son site est identifié comme étant le sixième plus gros consommateur de gaz en Loir-et-Cher ! Aussi, le message adressé à l’Etat est clair : "Ne nous coupez pas le gaz !".
Décisions à la fin octobre 2022
Il faut dire que François Berne a de quoi être anxieux. Son entreprise fait partie de celles qui seraient potentiellement délestées en Loir-et-Cher. Du côté de l’Etat, on indique que rien n’est encore formellement décidé : "Nous poursuivons les consultations directement avec les entreprises, en lien avec les chambres consulaires" temporise Nicolas Hauptmann, le secrétaire général de la préfecture de Loir-et-Cher. Les arbitrages devraient être dévoilés d’ici la fin du mois d’octobre : "Mais le but est de permettre d’assurer la pérennité de l’activité économique". Et alors qu’EDF élabore un plan de continuité de l’approvisionnement, le représentant de l’Etat se veut rassurant : "Ces mesures pourront être régulées en fonction de la situation. Il s’agit de se préparer à toute éventualité". On sait déjà que les secteurs dits "sensibles" ne sont pas visés, comme les hôpitaux, la défense nationale, la sécurité ou les industries à risques.