Blois : procédure d’expropriation enclenchée sur le quai de l’Abbé-Grégoire

A Blois, le 3 quai de l'Abbé-Grégoire

13 décembre 2021 à 20h47 par Emilien Borderie / crédit photo : Nicolas Terrien

C’est un beau bâtiment, à la fois volumineux et jouissant d'une situation très enviable en bord de Loire, mais qui sonne désespérément vide et qui se dégrade dangereusement. Après avoir longuement cherché à obtenir une réaction de la part de la maîtresse des lieux, la municipalité de Blois a décidé d’engager une procédure d’expropriation en vue de remettre l’immeuble du 3 quai de l’Abbé-Grégoire sur le marché de l’immobilier.

Un sentiment de gâchis envahit le passant, à la vue de cette imposante bâtisse en pierres de taille sur trois niveaux, avec à l’évidence de belles hauteurs sous plafond, donnant immédiatement sur le fleuve, sans le moindre vis-à-vis : le 3 quai de l’Abbé-Grégoire, en bord de Loire à Blois, a ses volets -du moins ce qu’il en reste- clos depuis longtemps et montre des signes de vieillissement avancé. La corniche et les balcons tombent en miettes, la toiture fatigue, la végétation n’est plus maîtrisée dans la cour... Il n’en fallait pas plus pour que la municipalité, en cheville avec la préfecture de Loir-et-Cher, tente d’obtenir de la propriétaire des lieux, installée en Allemagne, près de Stuttgart, qu’elle fasse le nécessaire afin d’entretenir ou au moins sécuriser les lieux, vides de tout occupant.

Une cession pour réhabilitation

Mais en vain : "Du fait de l’absence de suites de la part de la propriétaire aux différentes mises en demeure qui lui ont été adressées, et de son abstention à prendre les mesures nécessaires à l’entretien et à la sécurisation des bâtiments, la procédure d’état d’abandon manifeste a été mise en œuvre" fait savoir la municipalité, qui a donc transmis le procès-verbal à l’intéressée en novembre dernier, n’obtenant là-encore aucune réaction. Ce lundi 13 décembre, les élus se sont par conséquent engagés sur la voie de l’expropriation "pour cause d’utilité publique" au profit de la ville, qui entend ensuite le céder "à une personne de droit privé ou de droit public, sous conditions que cette dernière l’utilise en vue d’une réhabilitation aux fins principales d’habitat".

Recréer du logement en centre-ville

En s’octroyant ce bien qui fait aujourd’hui figure de verrue urbaine à la vue de tous, la municipalité de Blois souhaite "traiter son état d’abandon et de dégradation, source de nuisances pour les riverains" -des plots ont été positionnés au pied de la bâtisse, sur toute sa longueur, pour éviter les chutes de pierre-, mais aussi œuvrer sur la vacance en centre-ville, en favorisant la remise sur le marché immobilier du bâtiment, dans lequel pourraient être proposés des logements correspondant aux besoins de ménages "désireux de vivre dans le centre-ville et de pouvoir profiter de ses nombreuses fonctionnalités que sont les écoles, les commerces, les lieux de culture ainsi que la richesse patrimoniale ou la présence de la Loire" conclut-on.