Blois : vigilance renforcée envers les sans-abris

A Blois, des maraudes sont organisées quotidiennement pour venir en assistance aux sans-abris.

21 décembre 2021 à 19h12 par Nicolas Terrien

En Loir-et-Cher, les pouvoirs publics et les réseaux institutionnels et associatifs sont coordonnés afin de ne laisser personne dehors à l’entrée de l’hiver. Reportage en gare de Blois.

Il est 19h ce lundi soir. Sur le parvis de la gare de Blois, le froid mordant est accentué par un vent aussi léger que glacial. L’équipe mobile santé-précarité (EMSP) du CIAS du Blaisois vient d’achever sa tournée, et elle s’apprête à passer le relais aux bénévoles de Quartiers Proximité et de la Fédération française de sauvetage et de secourisme (FFSS). "Nous avons repéré un couple qui s’est installé dans le centre-ville. Le monsieur est un peu bizarre, et la femme ne dit rien" : Camille Ayral est éducatrice spécialisée au sein de l’EMSP, et elle transmet les informations aux équipes de la FFSS, dont son coordinateur Gérald Marchand. "Nous allons aller les voir et leur proposer une solution d’hébergement". Et s’ils ne veulent pas ? "Et bien nous leur donnerons au moins des couvertures..."

Ces températures qui dégringolent

Tous les soirs, ces professionnels secouristes et médiateurs sociaux sillonnent l’agglomération blaisoise, et toute l’année ! En effet, l’hiver nous rappelle ces détresses, "mais les périodes de canicule, elles sont toutes aussi importantes, voire même pires" souligne Camille Ayral. A Ce jour, le Plan grand froid n’est pas encore activé en Loir-et-Cher, mais de nuit, les températures ressenties oscillent entre -5 et -9°. "Ce soir, nous hébergeons les gens" explique Christiane Guérin. Sur place, elle représente l’Etat en tant que directrice de la DDETSPP. "Nous disposons de 158 places d’hébergement d’urgence, soit 34 de plus que l’an dernier". Evidemment, on ne peut contraindre les personnes à être hébergées, mais les femmes et les enfants le sont systématiquement.

L'équipe Mobile Santé Précarité et les secouristes de la FFSS 41 en plein échange d'infos.

La maraude se met en place

Du côté des maraudeurs, la soirée s’annonce longue. "Nous partons tout de suite. On vient de nous signaler un cas dans le secteur de la Croix-Chevalier", coupe Hélène Couturier de l’association Quartiers Proximité. Partis en binôme, les deux bénévoles laissent Camille Ayral poursuivre avec les secouristes de la FFSS 41. "Il y a aussi ces deux jeunes de 18 ans qui viennent d’arriver et qui font la manche en ville. Il faudrait peut-être voir s’ils ont besoin" expose l’éducatrice. Nantis de tous ces signalements, Gérald Marchand fait le plan de route de son véhicule équipé comme une ambulance. "Il arrive que les gars ne soient pas là où on nous dit, mais ce n’est pas grave. Nous les chercherons".

Un réflexe citoyen : le 115 !

Là est la force de la maraude ! La mobilisation quotidienne de ces personnes permet de repérer les gens en situation de très grande précarité, et là où elles se trouvent. "Nous avons des techniques pour cela", explique Gérald. Car si une dizaine de personnes sont connues et suivies sur Blois, certaines sont de passage. "S’ajoutent aussi les publics migrants, et ceux qui dorment dans leurs voitures". Et si chacun d’entre nous constate une situation de détresse, quel réflexe adopter ? "Composez le 115 !" : là, une évaluation sociale sera faite sur la base du signalement effectué. "Que les gens n’hésitent pas" insiste Gérald Marchand. Un appel qui devra résonner alors que l’hiver ne fait que commencer, et que pour certaines populations, il s’annonce très long...